14 septembre 2013
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plaisirs des yeux
12 septembre 2013
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Sous le crachin presqu'automnal, un jeudi soir plutôt morose, une inspiration qui ne l'est pas moins dans ce poème de Pierre Reverdy, voici ma participation du jour :
Je suis dur
Je suis tendre
Et j'ai perdu mon temps
A rêver sans dormir
A dormir en marchant
Partout où j'ai passé
J'ai trouvé mon absence
Je ne suis nulle part
Excepté le néant
Mais je porte caché au plus haut des entrailles
A la place où la foudre a frappé trop souvent
Un coeur où chaque mot a laissé son entaille
Et d'où ma vie s'égoutte au moindre mouvement.
Pierre Reverdy
(La liberté des mers- 1959)
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poésie
8 septembre 2013
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En Charente limousine,à Esse, sur l'ancien territoire du peuple des Lémovices a surgi un drôle de village authentiquement gaulois: Coriobona.
Dominant la vallée de l'Issoire, sur une colline boisée se dresse la reconstitution grandeur nature d'un petit oppidum du 1er siècle avant JC au temps de la guerre des Gaules.
Il est l'oeuvre de passionnés, fruit d'un travail d'érudition et de collaboration de fondus d'histoire et d' artisans locaux ou venus de la France entière.
Ils ont construit un village de toute pièce en utilisant les matériaux, les outils et les techniques de nos ancêtres les Gaulois. Il a de l'allure avec sa pallissade qui encercle et protège maisons, communs, ateliers, échoppes, puits... enfin bref, tout ce qui peut constituer une communauté villageoise. Un travail colossal d'une toute petite équipe. Le petit monde d'Astérix en vrai, sans flonflons ni vocation de parc d'attraction à grand public.
Il s'anime en été quelques jours avec des artisans à l'oeuvre: forgeron, orfèvre, tisserande, potier, charpentier . Ils travaillent avec des outils qu'ils ont fabriqués eux-mêmes et ici même à l'identique de ceux utilisés en Gaule. Ainsi le forgeron utilise un foyer circonscrit sur le sol dont le feu est activé par un soufflet manuel en peau de chèvre cousue pour former un sac .Le métier à tisser est rudimentaire lui aussi.
Voici une partie de la grande pallissade, le "murus gallicus" monté en strates alternées de troncs et de pierres jointes par une sorte de torchis : une édification qui a laissé des traces dans les mémoires des constructeurs modernes attelés à la tâche !

J'ai été frappée par la beauté de la grande maison du chef, par son toit de chaume qui touche presque le sol et protège les murs de torchis de l'humidité.

Il fait extrêmement sombre à l'intérieur, vu qu'à part la porte basse, les ouvertures sont petites et rares.
Un précieux patrimoine ressuscité dont je donnerai plus tard deux ou trois autres aperçus.
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plaisirs des yeux
5 septembre 2013
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Pas de thème particulier pour ce jeudi de rentrée poétique mais aux "Croqueurs de mots", Tricôtine, hélas, quitte la barre . Sa dernière proposition pour lundi est l'écriture d'une lettre d'adieu.
Pour rester dans la ligne d'inspiration de ce défi et en clin d'oeil amical , j'ai choisi un poème de Robert Desnos , hommage- adieu plein d'humour à un disparu.
C'était un bon copain
Il avait le coeur sur la main
Et la cervelle dans la lune
C'était un bon copain
Il avait l'estomac dans les talons
Et les yeux dans nos yeux
C'était un triste copain
Il avait la tête à l'envers
Et le feu là où vous pensez
Mais non quoi il avait le feu au derrière
C'était un drôle de copain
Quand il prenait ses jambes à son cou
Il mettait son nez partout
C'était un charmant copain
Il avait une dent contre Etienne
À la tienne Etienne à la tienne mon vieux
C'était un amour de copain
Il n'avait pas sa langue dans la poche
Ni la main dans la poche du voisin
Il ne pleurait jamais dans mon gilet
C'était un copain
C'était un bon copain.
Robert Desnos (1900-1945)
Langage cuit- 1923 publié dans Corps et biens , 1953
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poésie
22 août 2013
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17:51
L'été de tous les festivals, souvent de la "musique avant toute chose" pour rendre plus belle la fête.
Les notes nous ont réjouis ou émus aux larmes quand les artistes ont déployé leurs talents.
Alors pour ce mois d'août, voici la petite musique verlainienne en hommage à ces doigts aux pouvoirs étranges :
" Le piano que baise une main frêle"
(PETRUS BOREL)
Son joyeux, importun, d'un clavecin sonore.
Le piano que baise une main frêle
Luit dans le soir rose et gris vaguement,
Tandis qu'avec un très léger bruit d'aile
Un air bien vieux, bien faible et bien charmant
Rôde discret, apeuré quasiment,
Par le boudoir longtemps parfumé d'Elle.
Qu'est-ce que c'est que ce berceau soudain
Qui lentement dorlote mon pauvre être?
Que voudrais-tu de moi, doux Chant badin?
Qu'as-tu voulu, fin refrain incertain
Qui va tantôt mourir vers la fenêtre
Ouverte un peu sur le petit jardin?
Paul Verlaine- Romances sans paroles.
"Ariettes oubliées",V
Voici une version musicale contemporaine (1997) de cette Ariette, dénichée sur You Tube, création de Julien Joubert et interprétée par un choeur aux voix que Verlaine n'aurait sans doute pas désavouées... Sensible et émouvant moment poétique!
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poésie
25 juillet 2013
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18:45
J'ai rouvert le vieux livre des Poésies de Federico Garcia Lorca, j'y ai relu le Poème du Cante Jondo .
Dans une de ses parties, le "Graphique de la Peterena", composée de huit courts poèmes sur la mort de la gitane , j'ai retenu celui-ci. Découvrez-le en écoutant la guitare flamenca de Don Cortes Maya.
LES SIX CORDES
La guitare
fait pleurer les songes.
Le sanglot des âmes
perdues
s'échappe par sa bouche
ronde.
Et comme la tarentule,
elle tisse une grande étoile
pour chasser les soupirs
qui flottent dans sa noire
citerne de bois.
et sa version originale en espagnol pour en goûter aussi la musicalité:
LAS SEIS CUERDAS
La guitarra
hace llorar a los sueños.
El sollozo de las almas
perdidas,
se escapa por su boca
redonda.
Y como la tarántula
teje una gran estrella
para cazar suspiros,
que flotan en su negro
aljibe de madera
Federico Garcia Lorca.
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poésie
23 juillet 2013
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17:40
Pfffft... où avais-je les yeux et la tête? le thème de cette semaine n'était point celui que j'ai illustré hier mais "les vieux murs"...
Les montagnes , c'est de la pierre bien sûr et en ergotant un tant soit peu, , on pourrait les considérer comme de vieux murs qui barrent la route...
Mais en voici de beaux et vieux faits de cette pierre de ces montagnes des Hautes -Alpes justement et qui ont servi à l'édification de maisons

ou de lieux de culte . La restauration de ceux-ci anciennement recouverts d'enduits , de crépis ou de fresques laissent apparaître leur composition.
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l'oeil regarde
23 juillet 2013
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13:45
Suggestion de Hauteclaire: votre plus belle photo.
Je ne sais pas si c'est la plus belle mais elle garde le souvenir d'un paysage et d'une heure magique de cet été.
La lumière s'efface sur les pentes, les pics enneigés s'illuminent . Il est presque midi au soleil, 13h 45 à l'horloge. Le temps me semble suspendu.
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l'oeil regarde
22 juillet 2013
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17:45
Il fait chaud, trop chaud ! L'orage gronde.
On m'appelle mais je ne réponds pas comme d'habitude par un miaou.
L'occasion est trop belle. Je vais me cacher dans les hautes herbes. Pas un poil ne bouge.Je respire à peine...On ne me verra pas. Je suis bien caché , non?

Je vois que son regard me cherche. Elle passe tout près. Je ris dans mes moustaches. Moi, à sa place, il y a longtemps que mon flair m'aurait indiqué la cache...

Zut! je suis découvert! Ah! la maline, elle m' a eu!
Voilà ma petite histoire pour les chamis de Zapi et leurs chères maîtresses pour le mois de juillet!
Bonnes vacances! demain moi,je pars aux champs. J'ai rendez-vous avec les lézards, campagnols and co...J'aurais peut-être des choses à raconter.
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Fil de soie
11 juillet 2013
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09:14
Lu dans la chaleur d'une nuit d'été, ce poème de Yves Bonnefoy au si beau titre " Dans le leurre des mots" dont j'ai aimé l'évidente beauté.
Il est composé de deux parties : "C'est le sommeil d'été..." et "Et je pourrais..."
A lire dans son intégralité pour en goûter toute la subtilité et la portée, il est déjà séduction pure dans les trois premières strophes que voici:
I
C'est le sommeil d'été cette année encore,
L' or que nous demandons, du fond de nos voix,
A la transmutation des métaux du rêve,
La grappe des montagnes, des choses proches,
A mûri, elle est presque le vin, la terre
Est le sein nu où notre vie repose.
Et des souffles nous environnent, nous accueillent.
Telle la nuit d'été, qui n'a pas de rives,
De branche en branche passe le feu léger.
Mon amie, c'est là nouveau ciel, nouvelle terre,
Une fumée rencontre une fumée
Au-dessus de la disjonction des deux bras du fleuve.
Et le rossignol chante une fois encore
Avant que le rêve ne nous prenne,
Il a chanté quand s'endormait Ulysse
Dans l'île où faisait halte son errance,
Et l'arrivant aussi consentit au rêve,
Ce fut comme un frisson de sa mémoire
Par tout son bras d'existence sur terre
Qu'il avait replié sous sa tête lasse.
Je pense qu'il respira d'un souffle égal
Sur la couche de son plaisir puis du repos,
Mais Vénus dans le ciel, la première étoile,
Tournait déjà sa proue, bien qu'hésitante,
Vers le haut de la mer, sous des nuées,
Puis dérivait, barque dont le rameur
Eût oublié, les yeux à d'autres lumières,
De replonger sa rame dans la nuit.
Et par la grâce de ce songe que vit-il?
Fut-ce la ligne basse d'un rivage
Où seraient claires des ombres, claire leur nuit
À cause d'autres feux que ceux qui brûlent
Dans les brumes de nos demandes, successives
Pendant notre avancée dans le sommeil?
Nous sommes des navires lourds de nous-mêmes
Débordants de choses fermées, nous regardons
À la proue de notre périple toute une eau noire
S'ouvrir presque et se refuser, à jamais sans rive.
Lui cependant, dans les plis du chant triste
Du rossignol de l'île de hasard,
Pensait déjà à reprendre sa rame
Un soir, quand blanchirait à nouveau l'écume,
Pour oublier peut-être toutes les îles
Sur une mer où grandit une étoile. (...)
Yves Bonnefoy-1923-
( Le leurre des mots, publié dans le recueil Les planches Courbes - 2001)
Ed. Poésie/ Gallimard-2005
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