31 octobre 2013
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20:14
Pour ces jours un peu particuliers de l'année où parler de la mort et des morts est naturel, un poème d'André Frénaud, écrit justement un 3 novembre 1961 et que j'ai découvert ce soir avec émotion.
Le voici en partage ce poème à lire avec le coeur, hommage aux disparus, chant de vie et d'amour.
Une bouffée des morts
Je n'ai rien oublié de ceux-là que j'aimais.
Ils s'étaient enfoncés, ils vont reprendre force,
me touchant à la gorge.
Sous tant d'années enfouies, la lumière ce soir
retrouvant la splendeur, une larme les monte,
les bien-aimés gisant par mes printemps défaits.
Leur donnant accès entre les grands arbres d'au-
jourd'hui,
sous les nuages d'aujourd'hui,
bousculés dans un arc-en-ciel impatient,
tous mes éclats d'enfant parmi les corps furtifs.
Je repars avec eux, loin dessous mon visage.
Je descends dans l'ombre qui nous gouverne,
faisant figure ici puisqu'ils m'ont mis au jour
ces morts, encore vivant si j'en suis la mémoire,
veilleur ou bien tombeau _ De moi aussi tombeau,
ornementé puisqu'il le faut,
d'un sourire agréable sur le revêtement.
André Frénaud ( 1907- 1993)
in "Depuis toujours déjà"-1970- éd Gallimard
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poésie
30 octobre 2013
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11:36
Elle-rium , présidente de MàCO pour la quinzaine a suggéré en ce temps de souvenirs d'illustrer le thème du temps , celui qui s'écoule.
Voici donc Jean Ferrat .
Occasion aussi de méditer sur cette vidéo de la chanson " On ne voit pas le temps passer" . Autres temps?
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notes de musique
29 octobre 2013
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17:18
Pour illustrer le thème du jour, "Alignements", voici ceux d'une fête de l'été où la musique sera reine. Quelques secondes avant l'entrée du chef!
Harmonieuse géométrie des lignes dans ce cloître de La Rochefoucauld !
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l'oeil regarde
24 octobre 2013
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12:20
Au détour d'une page balayée distraitement du regard , des mots qui m'arrêtent, tant ils sont familiers :" Il passa! J'aurai dû sans doute..." Ah!, ce "j'aurais dû" si lourd de regrets !...mais pas ici!
J'ai lu en entier, j'ai relu et j'ai aimé l'écriture de cette rencontre sentimentale . J'ai eu envie de partager ce poème d'Hélène Vacaresco.
Il passa! J'aurais dû sans doute
Ne point paraître en son chemin;
Mais ma maison est sur sa route
Et j'avais des fleurs à la main.
Il parla: j'aurai dû peut-être
Ne point m'enivrer de sa voix
Mais l'aube emplissait ma fenêtre,
Il faisait avril dans les bois.
Il m'aima: j'aurais dû sans doute
N'avoir pas l'amour aussi prompt
Mais, hélas! quand le coeur écoute,
C'est toujours le coeur qui répond.
Il partit: je devrais peut-être
Ne plus l'attendre et le vouloir;
Mais demain l'avril va paraître,
Et sans lui le ciel sera noir.
Hélène Vacaresco (1864-1947)
L'âme sereine-1896
Hélène Vacaresco, femme de lettres franco-roumaine , femme au destin exceptionnel, lauréate de l'Académie Française (cf article sur Wikipédia link )
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poésie
23 octobre 2013
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15:55
Un coup d'oeil sur l'actualité de la communauté "Ombre et lumière" après des jours sans blog, sans échange de ma part ! Un peu trop tard, mais la suggestion a suffi pour me faire partir à la chasse aux champignons dans le tout petit jardin de ma maison avec la foi du découvreur!
Je ne doutais de rien et en deux minutes, voici ce que j'ai trouvé: rien de mangeable, évidemment, mais qui sait, ces trois -ci, dans la marmite d'une petite sorcière, ça ferait l'affaire!...
D'abord, sur la souche du vieux chêne , une langue de boeuf bien rose à mijoter pendant des heures

Non loin, dans la mousse, un curieux spécimen couleur chair avec téton: future coulemelle ou substance hallucinogène à visions garanties?

Et la dernière touche, émergeant auprès d' une pointe de menthe poivrée: une drôle de sphère laiteuse et rondelette en devenir et au faciès étrange de petit animal. Petit rosé des prés? non ... J'imagine une énorme vesce de loup puante enflée sous la pleine lune.Pouah!
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plaisirs des yeux
3 octobre 2013
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15:12
Hommage au prix Nobel de littérature1995, Seamus Heaney, poète irlandais décédé cet été,
Hommage personnel aussi à mon père, à mes ancêtres que je retrouve dans ces vers, je publie aujourd'hui cet extrait d'un texte que j'ai découvert en feuilletant un magazine et que j'ai recopié avec émotion, prélude à l'achat du recueil.
J'avais envie de le partager. Le voici, dans cette magnifique traduction d'Anne Bernard Kearney et Florence Lafon.
Creuser
Entre mon doigt et mon pouce
Le stylo trapu repose; comme un pistolet.
Sous ma fenêtre, le crissement net
De la bêche qui plonge dans le sol caillouteux:
Mon père qui creuse. Je le regarde.
Jusqu'à ce que ses reins tendus parmi les plates-bandes
Se courbent à terre, remontent vingt ans après
Se voûtent en rythme dans les sillons de pommes de terre
Où il creusait.
(...)
L'odeur froide de la terre remuée, le gargouillis
De la tourbe détrempée, les courtes entailles d'une lame
Au travers de racines vivantes s'éveillent dans ma tête.
Mais je n'ai pas de pelle pour suivre de tels hommes.
Entre mon doigt et mon pouce
Le stylo trapu repose.
Je creuserai avec.
SEAMUS HEANEY
Poèmes 1966-1984
(Ed. Gallimard)
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poésie
2 octobre 2013
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18:25
Un petit effort de mémoire pour répondre à la suggestion de ce mercredi: " la chanson de vos vingt ans"...
Pas très facile car les souvenirs se télescopent dans un joyeux désordre.
Pourtant, un air, un rythme ont pris le dessus sur les autres, peut-être parce qu' il est dynamique en diable...
Sa date de création? je l'ignore mais elle est liée à ma "jeunesse folle" comme dirait le poète et dans mon esprit, elle n'a pas pris une ride . C'est "BORN TO BE ALIVE" interprétée par Patrick Hernandez.
Alors en route pour un petit tour en arrière!
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notes de musique
1 octobre 2013
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20:56
Terre , eau, ciel , montagne et oiseaux unis
en un camaïeu de gris
Mystère et noblesse du cheval surpris...
Rencontre de fin de jour sur la rive de l'étang .
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l'oeil regarde
26 septembre 2013
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14:45
En ce jeudi j'ai pensé à convoquer Joachim du Bellay et son désenchantement de Rome, la ville éternelle, pour illustrer d'une certaine façon le thème proposé pour cette session des Croqueurs de mots, à savoir le très paradoxal : RIEN.
En 1558, dans le recueil publié à son retour en France, "Les Antiquités de Rome", il mesure l'immense désillusion que lui a donnée ce séjour et le profond sentiment de la vanité des entreprises humaines. Non, RIEN n'en reste, même des plus prestigieuses. Un poème qui donne à méditer ...
Nouveau venu qui cherches Rome en Rome
Et rien de Rome en Rome n' aperçois,
Ces vieux palais, ces vieux arcs que tu vois,
Et ces vieux murs, c'est ce que Rome on nomme.
Vois quel orgueil, quelle ruine: et comme
Celle qui mit le monde sous ses lois,
Pour dompter tout, se dompta quelquefois,
Et devint proie au temps, qui tout consomme.
Rome de Rome est le seul monument,
Et Rome Rome a vaincu seulement.
Le Tibre seul, qui vers la mer s'enfuit,
Reste de Rome. Ô mondaine inconstance!
Ce qui est ferme est par le temps détruit,
Et ce qui fuit au temps fait résistance.
Joaquim du Bellay (1522-1560)
(Antiquités de Rome, sonnet 3- 1558)
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poésie
19 septembre 2013
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14:18
C'est jeudi, alors pas question de ne pas trouver le temps du poème, même si c'est un exercice de haute voltige entre les impératifs de l'après-midi !
Aujourd'hui alors que les feuilles mortes commencent à tourbillonner, j'ai retenu un hommage au poète Jacques Prévert et au musicien Joseph Kosma. Voici, avec son souffle si particulier, un poème -chanson de Serge Gainsbourg devenu un "classique" , à lire autant qu'à écouter.
La Chanson de Prévert
Oh je voudrais tant que tu te souviennes
Cette chanson était la tienne
C'était ta préférée je crois
Qu'elle est de Prévert et
Kosma
Avec d'autres bien sûr je m'abandonne
Mais leur chanson est monotone
Et peu à peu je m'in-
Diffère
À cela il n'est rien
À faire
Peut-on jamais savoir par où commence
Et quand finit l'indifférence
Passe l'automne vienne
L'hiver
Et que la chanson de Prévert
Cette chanson LES FEUILLES MORTES
S'efface de mon souvenir
Et ce jour-là
Mes amours mortes
En auront fini de mourir
Serge Gainsbourg (1928-1991)
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poésie