Le mois dernier Zapi avait proposé de publier des photos de chat dans ou sur un placard et contrairement à mes habitudes, je n'ai rien envoyé. Mes copains s'en sont étonnés, m'ont relancé, mais que nenni, point de Fil de soie !
   Mimi a essayé de me tenter en laissant , mine de rien, des portes entrouvertes sur des délices de panières de linge à laver. J'ai refusé !
   
  Pourquoi? alors que tout un chacun sait le goût des matous pour se fourrer là où ils ne devraient pas être... et que lorsque l'occasion est belle...ils n'hésitent guère. Je parle d'expérience!...
  Bon, je vous avoue tout, je vide mon trop plein d'émotions longtemps retenues.

 Je ne veux plus de placard dans ma vie, douillet ou pas!
  J' y ai souffert le martyre pendant des heures et des heures, me retenant pour ne pas y faire mes besoins, assoiffé, la faim au ventre et surtout à moitié mort d'inquiétude, bondissant hébété de ma prison à leur retour.

    Ils m'avaient cru parti faire mes petits tours habituels. Je les avais bien entendus m'appeler dans la maison pour s'assurer que je n'y étais pas mais j'avais fait le sourd, tout heureux de m'être faufilé à leur insu dans le placard des serviettes de toilette. Je m'étais planqué derrière le tas et quand ils ont fermé la porte, j'ai ricané dans mes moustaches: j'étais le plus malin, ils ne m'avaient pas vu! Ouf! à moi la belle vie!...

  J'ai patouné mon aise puis je me suis lassé. Je commençais à avoir des crampes dans cet espace aussi exigu ( je suis devenu un peu...corpulent).
 Mais alors, impossible d'ouvrir cette satanée porte. Je manquais d'espace pour m'arc-bouter, mes griffes n'accrochaient rien.  J'ai paniqué: miaulements, grattages...RIEN! pas de réactions.  Le silence ...J'étais définitivement abandonné.
 Entre patience, sérénité, autosuggestion, sommeil entrecoupé de cauchemars, j'ai épié le moindre signe de présence, j'ai maudit  mon caprice.
  Enfin , ils sont rentrés: ils s'inquiétaient. Je n'étais pas venu à leur rencontre  au portail à l'arrivée de la voiture, les croquettes étaient intactes et pourtant la chatière était bien ouverte! "Où est-il encore allé courir ?" répétaient-ils.  Je les entendais_mon ouïe est fine_ mais eux non...Et pourtant, je m'escrimais! Elle finit par aller dans la pièce: "Il est là! "
    Le placard s'est ouvert .
     Sauvé!
    Sans m'attarder en remerciements, j'ai filé comme un fou, me jurant un peu tard, comme dans la fable, "que l'on ne m'y reprendrait plus"... et j'ai tenu bon!


    Maintenant  que vous savez, mes chamis, méfiez-vous des placards tentateurs...et si vous le pouvez, trouvez une planque dans le jardin...
                                                                                  FIL DE SOIE.
 
   
 
 

 
  ABC veut que nous rendions hommage à la "chemise"  après cravate et noeud -papillon!
 
  Comme il est déjà tard et presque l'heure de "Quitter la chemise" (dixit Zebda) et que l'inspiration personnelle dort déjà, je demande de l'aide au grand tailleur de mots , au maître  Charles de venir à mon secours. Il s'y connaît en matière de Trousse-chemise!...et de poésie!

 Christiane propose comme thème pour ce mardi "traces de vie".

 Celles que j'ai choisies sont éphémères .

 Sur une plage abandonnée, des traces de milliers de pas qui ont  modelé le sable et, les fendant  comme un couteau , la  trace lisse d'un objet  tiré vers l'eau par un nageur.
 

 Au hasard d'une promenade, rencontre avec une chaise d'écolier récupérée et laissée là depuis que le vieillard qui l'utilisait  pour regarder passer le monde a disparu. Dérisoire trace de vies...

      Amies et amis,

     Pas de blog ces derniers temps, pas de lectures de vos articles ni de vos commentaires, pas d'échanges, pas de publications d'articles si ce n'est quelques -uns programmés...
   
      Pourquoi?  ah! , ce serait trop long à expliquer mais ne m'en veuillez pas pour cet "abandon" passager.

 Merci pour vos visites, vos avis et commentaires, les multiples plaisirs partagés en toute amitié.

  Je reviens sur la blogosphère et je vais essayer de rattraper mon retard.

             Mimi des Plaisirs assistée de Fil de Soie

    A bientôt!

     Pour fêter le printemps revenu, voici un poème du début d'ALCOOLS, le célèbre recueil de Guillaume Apollinaire. Le poète l'a placé entre La Chanson du Mal-Aimé et Beaucoup de ces dieux ont péri comme un pied de nez  à la mélancolie dévorante.

     J'aime ce poème espiègle, léger et heureux, où se mêlent inspiration  panique et pastorale  L'évocation au présent  ressuscite un temps révolu et inoubliable , celui de l'insouciance et de l'espoir.
 
 ( ¤Laetare: "Réjouissez-vous! " Premier mot du chant d'entrée de la liturgie au 4 ème dimanche de carême, et par extension, nom donné à ce dimanche.
    Nous sommes donc, à quelques heures près, en ce temps de Laetare. )


        AUBADE  CHANTÉE Á LAETARE  UN AN PASSÉ

   C'est le printemps viens-t-en Pâquette        
   Te promener au bois joli
   Les poules dans la cour caquètent
   L'aube au ciel fait de roses plis
   L'amour chemine à ta conquête

   Mars et Vénus sont revenus
   Ils s'embrassent à bouches folles
   Devant des sites ingénus
   Où sous les roses qui feuillolent
   De beaux dieux roses dansent nus
 
   Viens ma tendresse est la régente
   De la floraison qui paraît
   La nature est belle et touchante                             
   Pan sifflote dans la forêt
   Les grenouilles humides chantent.

 Guillaume Apollinaire (1880-1918)
   
  Alcools -1913