BLOG EN PAUSE pour raison majeure
Les Plaisirs
de
Mimi
BLOG EN PAUSE pour raison majeure
Vincenzo notre président toulousain veut du Nougaro pour cette session .
Je laisse au président l'honneur de célébrer sa ville magnifique qui est aussi pour moi ma ville de coeur, celle de ma jeunesse estudiantine au pied de l'Eglise Saint-Sernin...
Mais trêve de nostalgie, c'est en habitante du Poitou -Charentes, ma terre de vie, que j'offre ce Nougaro-ci plein d'humour, de légèreté et de jubilation .
Prenez le temps (sans regarder la pendule!...) de savourer cette jolie fable "poitevine" d'un coq amoureux chantée en live lors du concert "Hombre et Lumière" par Claude Nougaro en juillet 1998 à Toulouse.
Voici donc, LE COQ ET LA PENDULE!...
Des outils de métier cette semaine, thème proposé par Nanounita.
La Charente est un pays à la renommée internationale pour la qualité de son beurre AOC et de son lait, de ses fromages blancs et faisselles.
Voici les outils anciens utilisés dans les laiteries artisanales au siècle dernier que j'ai découverts tout en dégustant d'exquises faisselles - "maison" .
Toute une collections d' égouttoirs en grès utilisés pour la confection des faisselles ( lait caillé égoutté ) , fromage on ne peut plus naturel !
Une essoreuse en bois pour préparer le beurre en séparant le petit lait de la matière grasse
Différents modèles de barattes pour le beurre: à manivelle (à droite de l' essoreuse) et à main sur la table avec pots à lait et deux moules à beurre.
Zapi ce mois -ci a pensé que des photos de nous les chats avec nos coussins favoris seraient une bonne idée et elle a eu raison.
Pour ma part, comme il y en a plein dans la maison , je ne me gêne pas pour les tester régulièrement même si certains, statutairement, me sont interdits..
Vous m'aviez déjà vu sur mon coussin mamamouchi mais j'ai toujours aimé ceux des lits, même plus petit...
Dessous et dessus, je suis fan du doux!
Comment résister au moelleux, à la chaleur, au soutien de ces housses emplies de légèreté et qui épousent à merveille nos corps alanguis?
Voici mes préférés où je vais quand je suis seul pour m'endormir dans les bras de Morphée à défaut de ses bras à Elle.
Pour cette session 101 du défi , Hauteclaire notre capitaine a proposé de s'embarquer sur les routes du temps et pour la poésie de ce jeudi, le thème est "La préhistoire".
Jouons donc aux paléontologues et redécouvrons le brontosaure (?) mis en poésie par un grand ami de Gustave Flaubert, Louis Bouilhet (1822-1869).
Voici l'apparition de la BÊTE bien avant Jurassic-Park...
Avant le Déluge
Le sable cependant fermente au bord de l'onde:
La nature palpite et va suer un monde.
Déjà, de toutes parts, dans les varechs salés
Se traîne le troupeau des oursins étoilés;
Voici les fleurs d'écaille et les plantes voraces,
Puis tous les êtres mous, aux dures carapaces,
Et les grands polypiers qui , s'accrochant entre eux,
Portent un peuple entier dans leurs feuillages creux.
La vie hésite encore, à la sève mêlée,
Et dans le moule antique écume refoulée.
Sur la grève soudain, parmi le limon noir,
Une chose s'allonge, épouvantable à voir:
La masse lentement sort des vagues humides,
Un souffle intérieur gonfle ses flancs livides,
Et son grand dos gluant, semé de fucus verts,
Comme un mont échoué, se dresse dans les airs.
Elle monte! elle monte! et couvre les rivages!
Sous le ventre ridé sonnent les coquillages;
La patte monstrueuse, aux gros doigts écaillés,
S'étale lourdement sur les galets mouillés.
Au bruit des vents lointains, parfois la bête énorme
Tourne son museau grêle et sa tête difforme;
Hérissant leur poil dur, ses naseaux dilatés
Semblent humer le monde et les immensités
Pendant que ses yeux ronds, bordés de plaques fortes,
Nagent , lents et vitreux, comme des lunes mortes;
Hideuse, elle s'arrête au bout du sable amer,
Et sa queue en longs plis traîne encore dans la mer.
Alors, montrant à nu ses dents démesurées
Et fronçant sur son dos ses écailles serrées,
Elle pousse avec force un long mugissement
Qui s'élargit au loin sous le bleu firmament.
Par les monts, par les bois, aux mornes attitudes,
La clameur se déroule au fond des solitudes,
Et le vaste univers écoute, soucieux,
Ce grand cri de la vie épandu dans les cieux.
Louis Bouilhet
( Les Fossiles)
Renée a proposé comme thème "animaux africains" pour la communauté de Hauteclaire "ombre et lumière".
(J'avais publié cet article samedi par erreur pour le W-E du petit patrimoine. Donc, je rectifie)
D'abord, cette lionne qui figure sur mon vase grec, copie d'un vase corinthien (VIéme siècle avant JC )
Voici une série d'objets sénégalais sculptés à la main dans le bois, présentés par l'artiste.
Parmi eux de nombreux animaux de la faune africaine.
et aussi, pour montrer la fascination et la crainte que suscitaient ces animaux au XIIéme siècle en France une sculpture de pierre d'une église romane, un modillon représentant un crocodile.
Prix Fémina étranger 2012, ce court roman de l'auteure américaine Julie Otsuka décrit sous une forme chorale les existences de Japonaises au début du XXème jusqu'à la seconde guerre mondiale.
Les titres des chapitres donnent une idée de leur parcours: Bienvenue, Mesdemoiselles japonaises - La première nuit- Les Blancs- Naissances- Les enfants-traîtres- Dernier jour - Disparition.
Des centaines de jeunes (voire très jeunes) filles se sont exilées volontairement aux Etats-Unis au début du XXème siècle pour fuir la misère ou vivre un rêve de bonheur matériel et affectif. Des hommes les attendent au port , à San Francisco: leurs futurs maris, choisis ou distribués par hasard par les intermédiaires ou les marieuses . Elles ne connaissent d'eux que leur photo, le plus souvent mensongère, leurs qualités ou leurs richesses qui le sont tout autant...
Inutile de dire que la déception est au rendez-vous. Pour la plupart, elles vont connaître la violence des premières étreintes sans amour, la rudesse des plantations et du climat extrême qui les éreintent, la pauvreté, l'usure du corps et l'aridité des échanges, le ghetto de la communauté japonaise, l'isolement linguistique et autres douleurs multiples.
La plupart souffrent en silence, ne pensent même pas à se rebeller contre leur sort, n'arrivent pas à s'intégrer, à apprendre l'américain. En revanche, comble de souffrance pour ces mères, leurs enfants, refusent le japonais et le legs culturel originel.
Quelques rares ont tiré la bonne carte.
Mais toutes subissent les aléas de l'Histoire du Monde et bien que participant activement à l'effort de guerre, elles sont victimes de haines et de lois ségrégationnistes. Chassées de chez elles, considérées comme traîtres pactisant avec l'ennemi, elles disparaîtront dans l'indifférence puis l'oubli.
Ce roman, c'est aussi un document social et ethnologique, une approche des mentalités fort intéressante sur la famille japonaise confrontée à la puissante Amérique. Expériences de la ville, de la campagne, apprentissages de la vie au quotidien, de la servitude, de la vie de famille, c'est aussi une série d'initiations et de découvertes que nous livrent ces pages;
Cette lecture lève le voile sur des pans ignorés de l'Histoire en faisant entendre de façon très originale les victimes d'une "traite" déguisée
En effet, Julie Otsuka adopte le "nous"comme instance narrative ce qui donne un effet de choeur antique, celle du "peuple" des exilés. Aucun arrêt assez long sur une famille ou une personne qui permettrait de distinguer l'une ou l'autre de ces femmes ou de s'y attacher même si dans le dernier tiers du roman des prénoms apparaissent davantage. La narratrice se contente de rapporter les faits et les émotions, les réactions des composantes du groupe en restant à distance. Pourtant, du fait de ces multiples échos, j'ai intensément senti leur désespérance. L' objectivité dans le témoignage accroît la dimension tragique de ces destins anonymes et permet de saisir des similitudes avec des événements plus d'actualité et plus largement l'immigration.
Voici la première page pour donner un aperçu de cette écriture particulière:
Sur le bateau nous étions presque toutes vierges. Nous avions de longs cheveux noirs, de larges pieds plats et nous n'étions pas très grandes. Certaines d'entre nous n'avaient mangé leur vie durant que du gruau de riz et leurs jambes étaient arquées, certaines n'avaient que quatorze ans et étaient encore des petites filles. Certaines venaient de la ville et portaient d'élégants vêtements, mais la plupart venaient de la campagne, et nous portions pour le voyage le même vieux kimono que nous avions toujours porté- hérité de nos soeurs, passé, rapiécé, et bien des fois reteint. Certaines descendaient des montagnes et n'avaient jamais vu la mer, sauf en image, certaines étaient filles de pêcheur et elles avaient toujours vécu sur le rivage. Parfois l'océan nous avait pris un frère, un père, un fiancé, parfois une personne que nous aimions s'était jetée à l'eau par un triste matin pour nager vers le large, et il était temps pour nous, à présent , de partir à notre tour.
Julie Otsuka ( 1962..) d'origine japonaise vit en Californie. En 2002 , elle publie son premier roman Quand l'empereur était un dieu qui connaît un très grand succès critique.
Ce second roman, prix fémina étranger 2012 est traduit de l'anglais par Carine Chichereau. (2012)- 140 pages.
IEditions Phébus. ISBN: 978-2-7529-0670-0
"Tête à claque" pour la 100éme bis du défi après "Casse-tête" pour les jeudis en poésie ... Le thème général de la quinzaine proposé par Tricôtine étant "Môts de tête" ...et le défi un texte à écrire sur...(cf croqueurs de mots)
Vraiment de quoi se prendre la tête!
Pour le défi, je me suis mis martel en tête, alors j'ai eu la tête à l'envers et pour finir je suis partie bille en tête mais hélas, elle est restée vide ma tête...
Pour l'autre jeudi, où avais-je la tête? sur les épaules , certes, mais je ne savais plus où donner de la tête et la poésie, frrrrrrrrr, dans ma petite tête de linotte, elle s'est évaporée.
Pour ce jeudi-ci, une idée m'est sortie de derrière la tête sans avoir à me la creuser: j'avais ma tête à claque à portée de main, une de ces têtes , vous savez , que le voit partout s'agiter et brasser du vent, celle qui fait si bien la mouche du coche, celle qui vibrionne en tous lieux , habile à esquiver les coups de tapette qui se perdent...
Déjà La Fontaine dressait le portrait de cette espèce immortelle de tête à claque . Je le lui emprunte pour illustrer ce centième jeudi.
LE COCHE ET LA MOUCHE
Dans un chemin montant, sablonneux, malaisé,
Et de tous côtés au Soleil exposé,
Six forts chevaux tiraient un coche.
Femmes, Moine, vieillards, tout était descendu.
L'attelage suait, soufflait, était rendu.
Une Mouche survient, et des chevaux s'approche;
Prétend les animer par son bourdonnement;
Pique l'un, pique l'autre, et pense à tout moment
Qu'elle fait aller la machine,
S'assied sur le timon, sur le nez du cocher;
Aussitôt que le char chemine,
Et qu'elle voit les gens marcher,
Elle s'en attribue uniquement la gloire;
Va, vient, fait l'empressée; il semble que ce soit
Un sergent de bataille allant en chaque endroit
Faire avancer ses gens, et hâter la victoire.
La Mouche en ce commun besoin
Se plaint qu'elle agit seule, et qu'elle a tout le soin;
Qu'aucun n'aide aux chevaux à se tirer d'affaire.
Le Moine disait son Bréviaire;
Il prenait bien son temps! une femme chantait;
C'était bien alors de chansons qu'il s'agissait!
Dame Mouche s'en va chanter à leurs oreilles,
Et fait cent sottises pareilles.
Après bien du travail le Coche arrive au haut.
Respirons maintenant, dit la Mouche aussitôt:
J'ai tant fait que nos gens sont enfin dans la plaine.
Ça, Messieurs les chevaux, payez-moi de ma peine.
Ainsi certaines gens, faisant les empressés,
S'introduisent dans les affaires:
Ils font partout les nécessaires,
Et , partout, importuns, devraient être chassés.
Jean de La Fontaine
( Fables - Livre VII, 8)
Pour ce mercredi, le thème proposé par Mireio est : chanson d'artiste dédiée à leur enfant.
J'ai choisi "Berceuse pour un petit enfant à naître", chanson écrite et chantée par Mannick:
Une photo pour Patricia qui invite à illustrer le thème "Tchin -Tchin" ce mardi 16 pour la ommunauté "Ombre et Lumière".
J'ai pris le temps d'aller la chercher et la voici en partage avec un léger retard :
" Tchin-tchin...
Douce musique
Grincement des branches dans le vent et chuchotement subtil de leurs jeunes feuilles
La noire ramure s'unit à la légèreté dansante du vert tendre
Ombre et lumière s'entrelacent...
C'est l'heureuse naissance du printemps au bord du sentier saturé de soleil et d'espoir en des jours meilleurs. "
©MdP