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  • : Plaisirs de la vie, de l'esprit, moments forts ou joies simples qui donnent du prix à l'instant ou qui se gravent dans le temps.
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7 juin 2012 4 07 /06 /juin /2012 10:00

  
  Sur une idée de m'annette, rendez-vous poétique des "Croqueurs de mots" avec comme thème l'orage ( ou l'ô-rage ou l'eau rage!!!).
 
 Voici ma proposition avec une suite  de  six strophes - haïkus sur le thème de l'orage.


          Orages
 
   Bel orage vrombissant
     Du bourdon si blond
  Sur la rose épanouie

   Soudain crissent les rameaux                  
       Sous le vent durseringa-06-2012-003.JPG
   Les tiges souples se plient
 
   La danse des nuées noires
       En ballet d'éclairs
   Strie le ciel lourd d'orage

  Apeurés sous les branches
       Les nids se sont tus
  En furie l'orage hurle

  Eclaircie et doux murmures
       Plus d'orage fou
  S'égouttent les fleurs aux champs  

  Sur les pétales froissés                         
       Deux libellules
  Doux orages d'ailes tendres.

           MdP
     (7-06-2012)

 

    

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17 mai 2012 4 17 /05 /mai /2012 20:01

 
 KALINKA

 Un Noël inoubliable, elle est entrée dans ma vie d'enfant.

 Devant mes yeux écarquillés d'émerveillement,
 Un  sapin gigantesque  chatouillait un plafond  à caissons décorés
 Etincelant de mille boules colorées, de guirlandes.
 Généreux, magnifique, il déversait
 Un flot de cadeaux enrubannés destinés aux enfants des employés.

 J'avais reçu le mien : cadeau sage "commandé" par maman.

 C'était bien, dans l'ordre des choses: une "travailleuse"...
 
 J'attendais sagement le goûter dont les autres disaient merveille.
 
 Une voix s'éleva: un super cadeau allait être tiré au sort.
 Le silence se fit: chacun retenait son souffle.
 ELLE fut exhibée à bout de bras: Superbe! du jamais vu.
 J'en tremblais de désir, guettais le geste  qui dépliait le papier
 Et ô merveille, j'entendis mon nom.

 De stupéfaction, je ne bougeais pas, ne répondais pas.
 "Mademoiselle ... n'est pas là?
  _Si! c'est moi!"
 Il allait replonger la main dans le sac!.
 Je bondis et serrais le paquet que l'on me tendait.

 ELLE me souriait, boucles brunes et teint clair.
 Poupée dormeuse et comble du luxe, marcheuse,
 Elle avançait gracieusement en tournant la tête:
 Il suffisait de la guider en la soutenant sous les bras. 
 Et coquette avec ça, vêtue à la dernière mode...

 La serrant  contre moi, je lui donnais son nom: Kalinka.

 Drôle d'idée: j'ignore encore pourquoi...
 J'avais huit ans.
 
 Elle ne m'a pas encore quittée,  ma poupée Kalinka.
 
  Elle venait de si loin, du pays des  rêves d'enfant
  Que je la garde près de moi et en moi à jamais.

           MdP (17-05-2012)
 
 Le thème a été proposé par Jeanne , du blog "Fa-Do-Si"

 

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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 09:00

 Cette semaine, iledelilie, a proposé le thème "enfance". J'ai choisi d'en évoquer une bien particulière.
  
     SIMPLE ENFANCE

   De l'enfance, il a gardé
   la candeur et la grâce.

   De petits riens, il sourit.

   Un caillou rond et lisse
   Un rayon d'or sur la peau
   Une plume perdue de l'oiseau...
   Tant de trésors à cacher                    
   Au fond de sa mémoire.

 
   De l'enfance, il a encore
   Du regard la tendresse.

   De petits riens, il sourit.

   Une main le caresse
   Lait tiède dans la tasse
   Douce laine à son cou...
   Tant de bonheurs à cacher
   Au fond de son coeur.

  De l'enfance, il a préservé
  La maladresse et l'ardeur.

  De petits riens, il sourit.

  Un trajet oublié et retrouvé
  Une chute dans la boue
  Un pied agile, l'autre non...
  Tant d'aventures à cacher
     Au fond de son corps.
 
  De l'enfance, son âme a tout:        dufy
  L'espoir et la confiance.

  De petits riens il sourit.

  La fête anniversaire
  Les lumières de la rue
  La hotte du père Noël...
  Tant de bonheurs à venir
   Quand la vie est finie.
 
  De l'enfance, il a tout pris:
  La joie et l' envie de vivre.
 
  De petits riens , il sourit.

  Petit enfant trop vite vieilli,
  En enfance, au paradis,
  Lentement il est tombé.                                                             Tableau de Raoul Dufy
  Tant de rêves à construire                      
     A l'intime de lui.



        MdP (15-12-2011) 
 
 
 


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28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 17:35

    Pour le défi 69, lilou -fredotte (www.lilou-fredotte.com) a proposé d'écrire une histoire en vers ou en prose en utilisant les éléments suivants:des personnages: un grand-père et un enfant; une  profession: clown; une période: mars 1889; des lieux: Le pont  Charles à Prague et le département du Rhône; un objet: un pendentif; un animal: un lapin.  Il faudra aussi placer la phrase" et pourtant, je t'avais prévenu(e)".

  Avec tous ces ingrédients, j'ai concocté un petit mélo dans le goût de cette fin de dix-neuvième siècle. Le voici, pour les Croqueurs de mots et les autres.


        Mars 1889: l'exposition universelle connaît une effervescence sans pareille  à Paris. De l'Europe entière , de l'Orient et de L'Occident les curieux et les artistes convergent vers ces pavillons  et constructions qui témoignent du génie industriel et du modernisme.
 Parmi les badauds, un homme âgé regarde avec une tristesse infinie une baraque de saltimbanques aux couleurs criardes . Repeinte maintes fois, rafistolée et bancale, elle n'incite pas à y pénétrer en dépit des grimaces et des pantomines d'un jeune clown dont l'accoutrement laisse à penser qu'il s'agit des seuls  horipeaux dont il se vêt jour et nuit.  Au coeur du luxe et des lumières  environnantes, sa misère fait peur et lâchement, les pas  se détournent  de lui. Pourtant il ne mendie pas, affronte avec fierté la foule qui l'ignore et il l'interpelle dans une langue étrange , aux sonorités slaves  et mélodieuses. Quelques passants s'arrêtent, hésitent puis , sans doute mus par la pitié ou la bienveillance, soulèvent la tenture et entrent . L'homme les suit en silence et s'assied , attendant le spectacle.
         Quelques acrobaties, du jonglage, un numéro de chien savant, le menu habituel, donc.
  C'est alors que se présente un enfant frêle au regard bleu coiffé d'un chapeau haut de forme trop grand pour lui . Dans ses mains diaphanes et dansantes, une baguette, celle de magicien. 
 Il commence : du chapeau, il fait sortir foulards et oeufs, un lapin blanc qui vient frotter son museau frétillant et mouillé contre le nez d'un spectateur ébahi puis un violon miniature dont il tire une mélodie à faire pleurer les pierres. Le vieil homme tressaille dès les premières notes. Non!...Ce chant!... Comment est-ce possible?
    En un instant, le passé qui le hante depuis des années s'impose avec une violence qui l'envahit  d'émotion: il se revoit sur le pont Charles à Prague, contemplant le cours tumultueux de la Vltava, amoureux à perdre la raison et tenant dans ses bras une fille blonde qui pleure et l'embrasse. Elle lui passe autour du cou une chaîne dorée, il lui donne un pendentif en forme de trèfle à quatre feuilles." Il te portera bonheur, te protègera jusqu'à ce que je revienne te chercher, ne l'enlève jamais: il est magique!". Elle avait  souri alors et il s'étaient quittés. Lui était revenu chez lui, dans le département du Rhône et avait parlé à sa famille de cet amour qui l'attendait là-bas. Il s'était heurté à son hostilité, à sa condamnation. Sa mère , pourtant aimante ne cessait de lui dire: " Et pourtant, je t'avais prévenu de ne pas frayer avec ces filles -là, elles jetent des sorts". On disait qu'il avait perdu la tête et on l'avait isolé quelques mois, abruti de drogues pour le délivrer de cette passion, oeuvre du Malin, à n'en pas douter!...
 Jamais il n'avait pu voir  couler un fleuve sans revivre la scène d'adieu du pont Charles à Prague et il portait comme un talisman, sous sa chemise, la chaîne de Judith, la musicienne. Jamais aucune femme n'avait pu la remplacer dans son coeur...
    L'enfant s'approche : il a fini ses tours et salue. Quand il s'incline, le trèfle à quatre feuilles sort de l'échancrure de sa casaque et  brille un instant devant les yeux du vieillard pour disparaître aussitôt. Leurs regards se croisent: le bleu-gris de leurs yeux est le même...
     L'homme se lève, retient l'enfant et lui demande en tchèque:
       "Quel est ton nom?
        - Jean-Mimi, mon grand-père était français et, précisant comme un titre de gloire, il s'appelait Jean!
           -   Et Mimi?
         - C' était le nom de ma mère, la fille unique de Judith.   Elles sont mortes  toutes les deux. Mais pourquoi toutes ces questions?
            - Je suis Jean , ton grand-père français. Ma maison est désormais la tienne..."
 
 Rien d'autre: l'enfant a souri, l'a suivi. Il savait depuis toujours que  le trèfle du pont Charles de Prague, gage d'amour , était aussi un gage de bonheur.

   800px-Pano.PontCharles.nord.JPG
 
   
    28 novembre2011- MdP- pour le défi 69.
   
   
 

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6 octobre 2011 4 06 /10 /octobre /2011 19:30

       Tire, tire l'aiguille, ma fille.
brodeuse.jpg
        La bise hurle dans le ciel gris.

            A la croisée, belle Camille
            Chante en brodant.
            Elle s'applique avec son fil
            A tracer arabesques et pampilles.
            Déjà elle se voit à Séville
            Avec cape et mantille.
   
        Tire, tire l'aiguille , ma fille.
  
        Le sable vole, l'air brûle.
 
             Assise, nue, trop belle fille
             Brune aux yeux noirs chante.
             Elle s'applique avec son fil                     
             A  tracer sapins blancs et neiges.
             Déjà elle se voit à Vienne
             Avec manteau et mitaines.
        
         Tire, tire l'aiguille, ma fille.

         La ville éclate de clameurs                         
        
              Là-haut dans sa mansarde,
              Blême et cheveux dénoués
              En piquant l'aiguille, le sang              
              Elle a fait couler. Déjà la belle
              Se voit bien dormant mille ans
              Par l'amour d'un prince veillée.

        Tire, tire l'aiguille, ma fille.

         La rizière garde son mystère.

              Bien loin, devant sa machine,
              Les yeux usés, les doigts rapés
              L'enfant tisse sans trêve soies
              Pour belles  et fleurs de tiaré.
              Déjà, fière cabotine, elle se voit
              Aux îles, légère sous les alizés.

        Tire, tire l'aiguille, ma fille...

        La sierra se perd dans les nuées.
       

               Accroupie dans ses laines,
               Visage de rides creusé
               La vieille inca pleure solitaire.
               Sur le pavé, à ses pieds étalés
               Des lambeaux de sa vie brodés
               Avec les fils des rêves brisés.

        Tire, tire l'aiguille, ma fille, tire l'aiguille...


                    Mimi des Plaisirs (6 octobre 2011)       

        
   

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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 18:40

   SAMEDI SOIR, SORTIE HORS-CIRCUIT....

  Je ne sais pas si j'arriverai à suivre correctement le FIL d'Ariane de mon récit  pour me guider dans le labyrinthe des émotions violentes qui m'ont assiégée en ce samedi d'octobre, mais avec l'aide de Fil de soie, mon témoin, à mes côtés en ce moment même, je me lance!...

   Au programme, donc, une soirée- musique- détente  dans un petit bled pour inaugurer la nouvelle salle. Jusque-là, tout va bien: une petite route tranquille au soleil couchant, on chantonne, on arrive, on s'installe,  c'est sympa . On attend un peu trop, on s'agace, on commence à se tortiller, à jauger les gens  qui viennent et nous cernent.
     Se présente un type qui salue, mal... Que la musique commence!!!!! assez de bla-bla...Je ne sais pourquoi, il a le don de me mettre les nerfs en PELOTE... Enfin, il disparaît derrière le rideau pour revenir flanqué de deux acolytes au sourire d'anges carnassiers qui s' ingénient à faire du bruit, le maximum de bruit possible. Des braillements, des grincements de cordes,  des sons qui deviennent tonitruants, déformés par la sono .  Que disent-elles, ces voix qui gueulent à plein gosier dans des faces grimaçantes? Je m'accroche au texte: sans doute y trouverai-je un chant de révolte, la violence faite aux coeurs mal aimés en accord avec tout ce déchaînement de plus en plus hystérique ? Malheur de malheur!!!
 Impossible de résister à un tel TISSU d'inepties : des PERLES (mais pas de culture...) à chaque seconde, de quoi monter un collier, un sautoir, une rivière... Tellement affligeant, ce spectacle que je me mets à rêver d'avoir un peu de COTON  hydrophile, oh, très peu!... mais assez pour me faire de ces ridicules petits bouchons tirebouchonnés, censés protéger contre les courants d'air les oreilles fragiles de nos ancêtres prévoyants...Impossible de partir, d'échapper à la frénésie du public: nous sommes prisonniers des chaises, des autres. Ce serait si bon d'appuyer sur un BOUTON et pffff, de se retrouver dehors...J'imagine mille scénarios pour résister à la séance mais en vain... Je sens battre le sang dans mes tempes, le coeur s'affole quand les applaudissements à tout rompre saluent les "artistes". C'est fini!
 Non! un "pot de l'amitié" est annoncé à grand renfort de sourires à la Dietrich.
 Bon, là, je ne risque rien et un peu de réconfort sera le bienvenu. Je suis le mouvement ondulatoire vers la table si convoitée .
 Hélas, les " pots " se sont magiquement transformés en DES à coudre emplis d'un breuvage indéterminé au goût de potion médicinale. La presse se fait de plus en plus lourde autour de moi, chacun voulant recevoir de la main même du  gourou-chanteur mué en chef-pâtissier,  une part de gâteau flasque et gluant. Je n'y crois pas: une cène profane où chacun communierait dans la même ferveur auprès de son PATRON diabolique! J'ai alors la désagréable sensation d'être le judas de service et d'être percée à jour lorsque m'avisant soudainement, il brandit son long COUTEAU- TRANCHOIR, le pointe vers moi et m'assène d'une voix sépulcrale: " Vous voulez quoi?".
  Impossible de répondre: il sait.
  Impossible de soutenir son regard d'inquisiteur.  Comme percée de milliers d' AIGUILLES, je ne réagis plus...Il avance sa main trop molle vers moi. Il va me toucher...
  Impossible de lutter, je suis à sa merci. Il tient toujours le coutelas dont il va me caresser la gorge...Il s'approche toujours plus près...
  Je vais tomber dans le grand silence...Enfin!...

  J'ouvre les yeux dans le noir: il est minuit, la fête est finie. Je suis dans mon lit...
    
                                    Mimi des Plaisirs (3-10-2011)

( Le but du jeu était d'employer dans l'ordre les mots imposés: fil, pelote, tissu, perles, coton, bouton, dés, patron," un peu d'imagination"," un outil tranchant" et le mot aiguille)
 Merci à tricôtine qui m'a permis du prendre du plaisir à tricoter cette nouvelle .

 

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15 septembre 2011 4 15 /09 /septembre /2011 18:46

  pommier-d-eden.jpg  Mon pommier...
 

 

 

             SOUS LE POMMIER D' EDEN

    Dans le jardin, des guêpes folles
    de parfums sucrés, vanillés,
    de parfums de fruits blets oubliés
    de frais parfums d'herbe où les fruits
    Sont couchés, vibrionnent.

    L'arbre est vieux, courbé sous la charge.
    Ses branches brodées de lichen gris
    s'étirent dans une offrande démesurée.
    Instable, bancal et mutilé au  flanc,
    Il bravera l'éternité.

    A son pied, des trésors d'or rouge
    abandonnés, méprisés et
    piquetés de becs altérés.
    Une grappe de frelons ivres
    S'affaire à en pomper l'ambre.
   
    Trop haut, des guirlandes de fruits
    s'amusent aux pom-pom girls
    offrant des rondeurs câlines,
    une peau tendue à croquer
    sur une chair rose et blanche.

    Leur échapper?... impossible!
    Les sens soudain émoustillés,
    le corps se déplie, s'épanouit.
    Vite, il faut goûter, y mordre.
    Eve  puis Adam les ont cueillies...

    Le pommier en a vu d'autres
    se perdre d'envie et de plaisirs...
    A L'Eden, il a trop meurtri,
    lors il donne un peu de vie
    dans la beauté et dans le rire.


    Pomme de reinette et pomme d'api...
    d'api rouge...Voici mon arbre chéri...

                MdP. (15 septembre 2011, après la cueillette...)
   
  
   
   Merci au "Croqueur(!)" qui a donné le thème du jour! Je lui offre ce panier de douceurs au goût de paradis ...
   
 
   
   
   
   

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14 juillet 2011 4 14 /07 /juillet /2011 20:55

 

 
  Feux de bengale, pétards et lampions
  Fanfare de fifres et de tambours...
  Gais lurons dansant devant,
  De loin nous vous guettons.
  Sur le trottoir encore brûlant,
  Nous haussons le cou,
  Tendons l'oreille pour la fête promise.
 
 C'est la retraite aux flambeaux!                              

  Nous vous attendons à la nuit tombée
  pour vous suivre, silhouettes illuminées
  de rouge, de jaune  ou de vert chamarrées, 
  devenues fleurs dans les rues noires.
  Place à la fête!                                                      retraiteauxflambeaux
  Enfants et parents s'agglutinent
  Et envient les porteurs de lumière.

 
  Un long cortège lentement s'entortille .


  A chaque carrefour, on s'arrête
  et le feu prend, enfle, s'embrase

  comme à la Bastille.
  Longtemps, jusqu'à la rive,
  au rythme de la grosse caisse, des clairons
  s'étire le martèlement des pas.

 
 
  

  Dans un énorme rantanplan
  Tout s'arrête . Silence.
  Les yeux au ciel , il faut attendre...
 
  La voûte  éclate en un bang qui fait hurler
  De peur et de joies mêlées.
  Les fusées sifflent, s'épanouissent
  En dahlias étoilés devant la foule extasiée.
  Le bouquet final est lancé
  Dans un déluge d'étincelles
  Au- dessus de l'eau.

  Les grands maintenant vont danser
  rire, boire et s'aimer tard dans la nuit.
 
 
  Nous, les enfants, prendrons les lampions
  Abandonnés et les emporterons en trophées
  Pour peupler nos rêves de lumières enlacées.

  C'étaient mes 14 juillet  du siècle dernier.

                         MdP (14 juillet 2011)
 ( à l'occasion de la proposition de Jill Bill pour les "Croqueurs de mots)
 
 


  

 

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11 juillet 2011 1 11 /07 /juillet /2011 19:25

  Pour illustrer le thème proposé par Jillou à la barre de ce Défi 59, "Les grandes vacances de votre enfance", cette évocation d'un après-midi d'été de mes très tendres années:
 
   4719703903_c3704ac2b1.jpg

      A l'ombre des tilleuls en fleurs dont le parfum trop sucré, presque écoeurant, nous enivrait un peu, nous avons apporté , comme tous les après-midis, ce que nous avions choisi dans la malle aux jouets, parmi nos trésors. Avec le recul, bien peu de richesses: des poupées auxquelles il manquait des cheveux, des " baigneurs"  en celluloïd aux bras un peu disloqués et délavés à force de bains énergiques, un ours pelé et borgne, des habits récupérés auprès d'une marraine tricoteuse et jeune maman, un couffin en plastique très convoité par chaque fille de la bande  pour jouer au Papa et à la Maman.  Nous étions cinq filles, à peu  près du même âge, voisines dans la même rue du quartier. Je me souviens, personne ne voulait être le papa, ce n'était pas amusant et souvent, même si j'étais chez moi, même si c'était toujours chez moi le point de ralliement, comme j'étais la plus jeune et la plus frêle, c'était à moi de jouer le rôle!!! Je m'arrangeais pour que ça ne dure pas trop longtemps et je proposais d'autres jeux et à chaque fois, ça marchait. "Et si on jouait à la marchande?" ...
  Alors on fouillait dans la malle du débarras et on en extirpait des boîtes  et emballages, des porte-monnaies fabriqués avec des fonds de cartons de sucre Beghyn -Say et le fin du fin, des pièces percées datant du début du siècle, obsolètes évidemment et obtenues après maintes prières de mes parents. Nous nous lancions dans des transactions interminables. Je jouais "à l'épicière ", à la "bouchère" avec d'autant plus de facilités que le jardin de mon père contigu à l'espace de jeu qui nous était imparti, regorgeait de tomates, de légumes, de fruits. Respectueuses des consignes données, sagement, nous ne prenions pour les découper que les petits , les abîmés, les tombés, les verts ...sauf les fois où la tentation était trop forte et que nous mordions dans les fruits, les sucrés, les juteux.   Les perches de soutien des branches servaient à les secouer et en faire tomber les délices convoités: comme cela nous étions en règle!...Ma mère n'en voyait jamais rien : ...mais, complice de nos inventions à notre insu, elle allait jusqu'à nous donner de quoi nous débarbouiller!
  Il y avait tout un rituel, sous les tilleuls: comme le soleil "tournait", nous tournions avec lui autour de l'arbre, déménagions nos petites affaires pour rester à l'ombre jusqu'à l'heure du goûter où chacune repartait chez elle pour la tartine au chocolat ou à la confiture.
  En deux temps trois mouvements, elles étaient de retour et cette fois, jusqu'à l'ultime appel" A table!" multiplié par cinq, nous nous installions sous le tilleul à l'ouest, celui aux larges feuilles. Alors, nous faisions consciencieusement des "araignées" en enlevant le vert entre les nervures  des feuilles. Nous faisions des concours de la plus belle, nous jouions à qui rira la première en nous chatouillant avec nos créations fragiles...avant de nous enflammer pour des batailles de cartes ou des jeux des sept familles  dont il manquait toujours une figure, égarée on ne savait où...
 
   Les tilleuls nous offraient une ombre tutélaire, douce et accueillante.
  Je les croyais énormes, ils ne l'étaient pas... Maintenant, ils le sont devenus, mais je n'y joue plus et ils ne sont plus ceux de chez moi...
  C'était l'été, il y a si longtemps, un temps heureux où les jours n'avaient pas de fin et où mon royaume tenait sous l'ombre de mes arbres, dans une petite cour cailloutée et fleurie.
   
                                                                                                     MdP. (11 juillet 2011)

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19 mai 2011 4 19 /05 /mai /2011 23:14

                        Scène 1

"Mourir d'amour me font vos beaux yeux, Marquise...." (Silence)
                       
                       Scène 2  (les mêmes)

 

 

     Je tiens à vous comme à la prunelle de mes yeux
   Et si vous me faites de gros yeux, me jetez le mauvais oeil,
   Dût-il m'en coûter les yeux de la tête,
   Ne pas fermer l'oeil de la nuit
   J'irai les yeux fermés, car j'ai bon pied, bon oeil,
   Jusqu'à vos genoux me prosterner
   Et vous donner ce que vous voudrez.
                   ( Silence consterné, très long silence...)
   
                     Scène 3 (plus tard, les mêmes)
 
   Belle Marquise, je n'ai pas les yeux dans ma poche
   Et par l'oeil de boeuf, j' ai vu, de mes yeux vu
   Votre main accepter  l'oeil de chat qu'au doigt il vous passait.
                      (Silence étonné)

   Maintenant, j'ai ouvert les yeux sur votre perfidie,
   Regardez-moi dans le blanc des yeux: .....
                     (Elle s'exécute, sans ciller)

                       TEMPS MORT .TEmps suspendu .Ils se taisent au bord de la rupture.
                        Le temps de la crise s'est mis en place...
   
            Il baisse les yeux, vaincu par son oeil perçant son fragile coeur.
       
    

                                Scène 4 (les mêmes)

   Vous n'avez donc d'yeux que pour lui malgré son oeil de perdrix
    Et ses yeux qui se croisent les bras?

    Pauvre de moi qui ne peux détacher les yeux de vous!
     
                               Scène 5 ( dénouement prévisible... Il est seul...)
  
    Il ne me reste plus que les yeux pour pleurer...
    Et de vos beaux yeux, belle marquise, mourir d'amour!
  
                                                         Rideau!
   
       Signé:          MdP.

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