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  • : Plaisirs de la vie, de l'esprit, moments forts ou joies simples qui donnent du prix à l'instant ou qui se gravent dans le temps.
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29 décembre 2011 4 29 /12 /décembre /2011 18:05

 Pour finir l'année, un défi à relever avec les trois dernières lettres de l'alphabet: XYZ...utilisés le plus souvent possible.
 C'est la proposition de Poesienne pour les apprentis ou maîtres - poètes de Croqueurs de mots.
  Un exemple à ne pas suivre!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
 
           EXTRAVAGANCES
 
   Au zinc, s'extasiaient  dix zigotos.
   Expert en zanzibar, un des zèbres arrosait sa victoire.
   Le  xérés coulait à flot  pour exorciser toute zizanie
   Et les zygomatiques des zazous s'étiraient aux zwanzes
   Fusant parfois au son des youyous.
 
   Zakouskis exquis avalés, ils atteignirent le zénith de leur forme:
   Les xylophones du jazz-band  les rendirent zen.
   Extatiques, ils rêvèrent d'exotisme.
   Leurs yeux virent yatagans,  yaks et yourtes...

   Des yogis zézéyant des ysopets...
   Un zénana bruissant de zéphyr...
   Des zéliges au parfum de ylang-ylang...
 
   Extra-muros, en yole, ils filèrent .
   Phytozoaires,  zeuzères et exocets dansèrent avec les dix.
   D'un zoom, ils allèrent chasser le wapiti, l'eyra et le zébu
   Ou sauter avec  les wombats et le wallaby.
   Las de moissonner les yuccas
   Dans des westerns près du wigwam,
   Ils zippérent  et se couchèrent sous les yeuses,
   Entourés de ximénies et xéranthèmes
   En attendant les chrysanthèmes.

   Le whisky les acheva mieux que des winchester.
  
   Dans un swing wagnérien, des Walkyries les enlacèrent
   Et zou! youp la boum! expédièrent les zélés du zinc
   De l'autre côté de l'an onze.
 
     Zéro de conduite!                                          
  
                                MdP (29-12-2011)                lana_wapiti_grand.png

  
  

  
 
  
  
  
     
    BONNE ET HEUREUSE ANNEE  2012..........................................2012

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24 décembre 2011 6 24 /12 /décembre /2011 19:16

  En cette veille de Noël, je vous invite à admirer la crèche traditionnelle de La Rochefoucauld. Depuis vingt-cinq ans, elle est un rendez-vous pour tous les enfants ou les adultes, croyants ou non, qui ont gardé la faculté de s'émerveiller devant cette création.
  DSC03180.JPG
S'enrichissant chaque année d'éléments nouveaux, elle reproduit en miniature, outre les éléments traditionnels de Noël , des lieux de la cité rupificaldienne. (le pont renaissance, le château, les rives animées...)
DSC03185.JPG

  Les scènes du quotidien d'antan croquées avec originalité et vigueur se mêlent aux scènes de la Nativité et de l'arrivée des rois mages
.DSC03178.JPG

  DSC03181.JPG
  La crèche occupe tout l'espace d'une chapelle latérale : les couleurs, la musique, l'animation des personnages automates  font de cette découverte une fête.

  Les représentations artistiques sont peu fréquentes en Charente où les crèches des églises sont en général très simples , éphémères. On vient de loin, en famille, pour écarquiller les yeux devant une telle minutie et s'imprégner de la magie de Noël.
   
   Beau Noël à vous qui la découvrez!

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17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 20:00

  Le Groland, vous le connaissez, ce pays imaginaire qui a la particularité d'avoir une frontière commune avec tous les autres pays du monde?  Il a un Président, une histoire, une administration, des armoiries, un culte, etc... Bref c'est une présipauté imaginée en 1992 par l'équipe de Jules-Edouard Moustic pour des émissions d'humour et de divertissement de la chaîne de télévision Canal+.
   Vingt ans que cela dure, un almanach du Groland vient d'être édité. L'ambassadeur du Groland , Benoît Delépine, met la touche finale d'un film tourné à Angoulême tout en préparant les 20 ans de la présipauté virtuelle.
     Tout cela vous le savez, mais connaissez-vous le siège de l'unique consulat au monde du Groland? Il se situe au "Café de chez Mamie" sur la place de la mairie de la commune de Montemboeuf, modeste village perdu au coeur d'un magnifique paysage de la Charente limousine que je laisse à votre imagination.au-plan-d-eau-dec2011-007.JPG













Voici la façade de cet illustre lieu saisi en pleine grisaille de décembre.
  au-plan-d-eau-dec2011-006.JPG

On peut apercevoir la frêle silhouette de madame Le consul, derrière le carreau, l'emblême du Groland (l'amphore), le ballon de fooot car c'est aussi le siège de l'équipe montembelvienne, les peintures fruit d'un travail culturel local.
 
   au-plan-d-eau-dec2011-005.JPG
   
 Mamie  a été nommée  unique consul du Groland: plus qu'octogénaire, elle tient comptoir  et a reçu maints artistes venus pour le Festival de l'Imprévu, d'où la présence d'instruments sur les armoiries... (Kent, Jean-Louis Murat, Daphnée, Sanseverino, Gérard Depardieu et  plein d'autres). Tous l'ont serrée dans leurs bras et sont restés jusqu'à pas d'heures dans son petit troquet.
  
  "le café de Mamie" , c'est un patrimoine, au sens noble du terme: les jeunes et les moins jeunes y trouvent une raison de s'y retrouver, avec fierté, au centre du monde! Le nombril du monde se trouvant , comme chacun sait, à Pougne -Hérisson, commune libre très logiquement associée à Montemboeuf pour des festivités culturelles et humoristiques.
 
  

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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 19:54

     emmanuelle-Urien.gif Un recueil de douze nouvelles, signé Emmanuelle Urien et paru en septembre 2011, au titre énigmatique : "Tous nos petits morceaux" . La citation donnée en exergue oriente vite la lecture:
 L'homme regarde le miroir
 Le miroir regarde l'homme (Koan zen)

 Ce sera le principe narratif adopté par Emmanuelle Urien qui nous livre alors un jeu spéculaire assez fascinant dans la mesure où le miroir, unique témoin de l'intime, renvoie des images, des secrets et des mystères que l'individu cache aux autres et ne s'avoue pas à soi-même la plupart du temps.
     L'ouvrage est composé de douze nouvelles courtes (entre dix et vingt pages) sorte de puzzle dont le lecteur reconstitue peu à peu la cohérence. De façon extrêmement originale, la parole est assumée onze fois par des miroirs ou un miroir. La dernière nouvelle,"Le jeu du miroir" où la collectionneuse parle,  donne sa signification à la série et accentue l'unité  de l'ensemble. De ce fait, la boucle est bouclée avec la première.
    En sorte de préambule, la première, "Eclats de miroir" met en scène des miroirs collectionnés et entassés dans un sous-sol obscur. De tout genre et époques, ils profitent d'un pâle rayon passant par un soupirail  pour sortir de leur silence d'oubliés et se vanter de leurs expériences passées en compagnie des humains. Chacun par la suite contera sa propre histoire mettant en scène des femmes, des hommes, des enfants, des adolescents, des vieillards... Tous sont malheureux, déchirés par le regard qu'ils portent sur eux-mêmes et que les miroirs leur renvoient inlassablement. Tous sont tentés par la mort , se mettent en danger ou succombent, veulent traverser le miroir...à la recherche d' un paradis perdu ou rêvé.
    La mort rôde constamment ou s'impose comme soulagement à la douleur d'être soi, les miroirs éclatent, disparaissent, s'oublient...Mais eux n'ont rien oublié de ces vies qu'ils ont accompagnées et ils disent ce que nul ne savait:
   L'inévitable vieillesse, le dégoût de son corps, le mépris de soi, la violence qu'on ne sait plus réprimer, le passage à l'acte meurtrier, la jeunesse bafouée, l'enfance sacrifiée, l'impossible acceptation du destin ravagent les existences.
  Tous les êtres qui traversent ces nouvelles sont confrontés au problème du double. Comment concilier les deux parts de soi?. Le miroir  est la constante allégorie de la gémellité.
   Qui est qui?  Le vrai, est-ce celui que la vie entretient, fait bouger, aimer, tuer, écrire, rire ou est-ce le reflet  renvoyé par le miroir?
   Le propos  pourrait sembler ardu parce qu'il  ouvre des perspectives insondables, mais il n'en est rien . Même s'ils ne comprennent pas bien les humains, les miroirs semblent raconter en toute objectivité et naïveté  ce dont ils sont les témoins. Mais la subjectivité et la fantaisie envahissent leur discours: ils se prennent d'affection pour leurs reflets, les apostrophent, commentent, expliquent, philosophent, voudraient intervenir et changer leurs gestes ou contrecarrer leurs décisions. Capable aussi de détester et de tuer, la psychée est animée de bas désirs de vengeance dans la nouvelle" Psychée et Thanatos":
  Depuis toujours , à l'âge où tout est vacillation, j'apprenais aux jeunes filles à s'aimer. Aujourd'hui, je dicte à Louison les raisons de sa propre colère et je lui montre les armes à retourner contre elle-même. Contre ce corps qui refuse d'être un corps et se rejette à chaque entrevue. J'ai brouillé son image et grossi ses traits. c'est donc de mon seul fait que Louison se trouve mal d'être elle-même.

  Le miroir a sa place dans le monde des Lettres, auprès d' Alice, Blanche-Neige...Si cela pouvait aider le fou...
  
   C'est bien la seule qui ait compris. que j'étais autre chose que ce machin dur et froid calé au creux d'un mur. Autre chose qu'un objet. Mais c'est qu'elle était folle Alice.(..) Elle est entrée, Alice(..) Elle a vu en moi une fenêtre ouverte, une porte, une quelconque béance qui lui offrait passage. Et elle est passée. Logique, Alice . Puis ressortie. C'est dommage.

    Je suis aussi le magicien qui a trahi Blanche-Neige, alors, méfie-toi.
    Pour une fois qu'on s'adressait à moi, "Miroir, mon beau miroir", il a fallu que ce soient les méchants qui m'aient en main. La belle reine, la marâtre gironde. Au final, une sorcière, et qui ne l'a pas emporté au paradis. L'autre non plus, remarque. Une horde de nains qui en font leur boniche, et croquée la pomme, et puis le prince Machin, et vomir la pomme, enfin l'amour et le bonheur promis. Tout ça pour finir comme tout le monde, comme avant, avec une horde de nains qui en font leur boniche et Papa Ours  qui demande à quelle heure la soupe sera prête. Rien à dire, c'est encore moi qui ai le mauvais rôle: celui dont personne ne se souvient , et pourtant , j'ai tout vu.
 
   C'est écrit  pour donner à entendre les discours des miroirs: on prend beaucoup de plaisir  à ce  jeu imaginaire qui nous renvoie pourtant à des images bien connues du réél, de celles que l'on ne voudrait pas voir.


    Je remercie Catherine de son article (http://laculturesepartage.over-blog.com/article-tous-nos-petits-morceaux-d-emmanuelle-urien-89441222.html) et de son envoi qui m'ont permis de découvrir et d'aimer cette nouvelliste, Emmanuelle Urien.

  D'un Noir si Bleu- Editeur.  ISBN 978-2-916499-61-1


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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 09:00

 Cette semaine, iledelilie, a proposé le thème "enfance". J'ai choisi d'en évoquer une bien particulière.
  
     SIMPLE ENFANCE

   De l'enfance, il a gardé
   la candeur et la grâce.

   De petits riens, il sourit.

   Un caillou rond et lisse
   Un rayon d'or sur la peau
   Une plume perdue de l'oiseau...
   Tant de trésors à cacher                    
   Au fond de sa mémoire.

 
   De l'enfance, il a encore
   Du regard la tendresse.

   De petits riens, il sourit.

   Une main le caresse
   Lait tiède dans la tasse
   Douce laine à son cou...
   Tant de bonheurs à cacher
   Au fond de son coeur.

  De l'enfance, il a préservé
  La maladresse et l'ardeur.

  De petits riens, il sourit.

  Un trajet oublié et retrouvé
  Une chute dans la boue
  Un pied agile, l'autre non...
  Tant d'aventures à cacher
     Au fond de son corps.
 
  De l'enfance, son âme a tout:        dufy
  L'espoir et la confiance.

  De petits riens il sourit.

  La fête anniversaire
  Les lumières de la rue
  La hotte du père Noël...
  Tant de bonheurs à venir
   Quand la vie est finie.
 
  De l'enfance, il a tout pris:
  La joie et l' envie de vivre.
 
  De petits riens , il sourit.

  Petit enfant trop vite vieilli,
  En enfance, au paradis,
  Lentement il est tombé.                                                             Tableau de Raoul Dufy
  Tant de rêves à construire                      
     A l'intime de lui.



        MdP (15-12-2011) 
 
 
 


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11 décembre 2011 7 11 /12 /décembre /2011 22:33

    A mon tour de me montrer dans un portrait chinois, sorte de confessionnal laïque : pas facile de donner des réponses à ces questions biscornues!!!
   Mais Faiel et Edwyn, mes copains, ont réussi en s'y mettant à deux, alors, je me mets au défi d'y répondre tout seul... Advienne ce qui doit arriver!!!
   Allons -y pour le grand dévoilement!


    Donc, si j'étais un peintre,
 je serais un peintre sur soie, évidemment...mais à défaut, j'aimerais bien être HOKUSAÏ peignant les estampes du Mont Fuji...ou des fleurs de cerisier car j'en ai un où j'aime grimper.
     
hokusai-katsushika-bouvreuil-sur-une-branche-de-cerisier-pl.jpg

               Si j'étais un film, je me verrais bien dans LE CHAT DU RABBIN car j'ai l'oeil vif et j'ai l'habitude de parler ...vous le savez bien!

                   Si j'étais une héroïne amoureuse....C'est dur de me mettre dans un rôle de femelle...mais je crois que je serais bien en Dame aux Camélias , alias LA TRAVIATA
 la-traviata
 car j'ai l'âme sensible et  exclusive, capable de mourir d'amour!!!

               

Si j'étais une ville, ce serait une VILLE À LA CAMPAGNE car je hais les voitures depuis qu'elles m'ont coupé la queue...et car j'aime me coucher sous les plantes, les renifler, guetter les oiseaux, les petites souris, attendre dans la nuit pleine de bruissements énigmatiques...

                     Si j'étais une gourmandise, le POULET  RÔTI parce qu'en plus, quand il est dans le four, avant, ça me chatouille les narines  à m'en faire trémousser et caresser les jambes de ma maîtresse  pour qu'elle cède...poulet-roti-source_0ty.jpg
Sinon, des petits oiseaux dont les os craquent sous mes dents font l'affaire...

                      Si j'étais un jouet, je serais un simple BOUCHON de liège qui roule et saute comme je veux. Et je le mets entre mes dents comme un sabre de pirate, et alors je me sens invincible, je fais des sprints  à m'écraser le nez sur les portes . Ah! , l'ivresse de la vitesse et des griffes  qui dérapent sur le carrelage au dernier moment...

                        Si j'étais une couleur, ce seraient deux couleurs:  LE BLEU ET LE JAUNE. Le bleu, pour le ciel, le jaune pour le soleil, parce que ça signifie que je peux sortir et m'espalazer sur la terrasse ou tout autre endroit adéquat pour faire la sieste, mon passe-temps favori.

                   Si j'étais une profession,-  mais j'ai déjà cette profession!!! - un PSY, parce qu'à force de les entendre raconter leurs histoires à mes oreilles ou à côté de moi alors que je reste muet sur mon grand fauteuil, je suis super doué ( sans fausse modestie...) en comportementalisme humain et je sais toujours répondre à leur demande de câlins salvateurs, quitte à ronronner des berceuses...
   Vous me reconnaissez?GRIM.253795.4.1.jpg

                    Si j'étais un vêtement, UNE COUETTE face été , face hiver parce que je m'adapte à la météo.

               Enfin, ma qualité , celle qui me qualifie le mieux, c'est  La FIDÉLITÉ à toute épreuve car je reste avec eux, même s'ils me laissent souvent tout seul, eux, pour garder la maison pendant qu'ils "s'occupent"...

  Ouf! j'ai fait le tour de moi - et je me suis trouvé bien enrobé...
Il va falloir que je refasse un peu plus d'exercices  de logistique appliquée...

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9 décembre 2011 5 09 /12 /décembre /2011 23:06

  Décidément, la promenade à Vindelle recélait des surprises.

  Aprés avoir quitté les berges du fleuve, le chemin nous a menés au coeur du village, construit dans la boucle du fleuve et nous avons découvert le côté sud de l'église Saint- Christophe, datée du Xème siècle.
DSC03164.JPG
 On comprend aisément que le village se soit placé sous la protection de Saint- Christophe,le porte-Christ et le patron des passeurs car la plaine alluviale se trouve régulièrement inondée par les crues de l'autommne et surtout de l'hiver. Des falaises blanches qui l'enserrent, la vision impressionne...Mais cette année, point d'eau encore...
Les maisons, les hangars, les commerces au nord s'y adossent encore sans vergogne, l'enserrant comme dans les siècles antérieurs.
 C'est à peine si le clocher roman, les murs nus de l'église prieurale surgissent de l'enchevêtrement des constructions et l'arrivée devant le portail ouest, est pour le moins insolite:  pierres contre pierres, voici réunies l'Eglise et la Mairie installée vraisemblablement  dans l'ancien presbytère.
DSC03163.JPG
 
 Une porte simplissime, quelques modillons en façade et voici une charpente en bois et une nef de hauts murs nus sans ouvertures, excepté un lumineux oculus au dessus du portail: DSC03161.JPG
                                             
 
 









    Une anomalie du transept nous retient: la croix n'existe que du coté nord car l'édification a été abandonnée. Les prieurs se désintéressaient de cette paroisse peu productive et se contentaient d'amasser les redevances et subsides pour d'autres lieux plus prestigieux. Et dans ce bras du transept, inattendu, un escalier monumental, en bois, datant du tout début du XVIIème siècle trop long pour tenir dans l'objectif ...
    DSC03158.JPG Il permet d'accéder aux trois cloches en bronze(1603-1604-1624) classées monuments historiques. Nous les avons entendues sonner la demie de quatre heures...

 
 
 
 

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3 décembre 2011 6 03 /12 /décembre /2011 22:52


    Promenade de décembre juste avant le retour de la pluie attendue ici comme un cadeau du ciel et des découvertes que je vous invite à partager:

    Traversant un bras de la Charente presque à sec, un gué qui apparaît comme une chaussée des géants miniature:
 DSC03166.JPGGare à qui voudrait passer  sans payer son écot: le grand peuplier doré veille  sur le gué tout en chatouillant le ciel:
DSC03165-copie-1.JPG

     Un mur de moellons (pierre calcaire) avec les anciens boulins ( pierres saillantes servant à poser les échafaudages lors de la construction) et surtout, une curiosité : deux pierres d'éviers primitifs  avec leur conduits , placées tout en bas du mur et donc inutilisables dans cette fonction.

 Sans doute faut-il penser que par leur solidité, elles ont été jugées dignes de servir d'assise à la nouvelle bâtisse...
      DSC03167.JPG


        Enfin, au retour, dans le méandre de la rivière, au niveau du gué, une vision  un peu surnaturelle et éphémère:
    

DSC03168.JPG

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1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 08:45

   "Bientôt Noël" est le thème de cette semaine pour les jeudis en poésie.

    Déjà les magasins ont étalé leurs mille tentations, les enfants rêvent à la fête et aux cadeaux, les plus grands essaient de croire encore au miracle de Noël...Les lumières scintillent jusque sur les façades...
    Et en 1885, un jeune poète de vingt-cinq ans  vient de publier le recueil de ses premiers vers sous le titre de Les Complaintes. C'est Jules Laforgue. Il suscite la curiosité puis la sympathie de lecteurs éclairés mais ne connaîtra jamais la célébrité. Il meurt de phtisie à vingt-sept ans.
   En 1880, alors qu'il vit dans une misère noire, il écrit des poèmes qui retracent son quotidien, désespérant et sombre. Même Noël, le trouve railleur et désabusé. 

           NOËL RÉSIGNÉ
 
      Noël !, Noël ! toujours sur mes livres, je rêve.
      Que de jours ont passé depuis l'autre Noël !
      Comme toute douleur au coeur de l'homme est brève.
      Non, je ne pleure plus , cloches, à votre appel.

      Noël !, triste Noël ! En vain la bonne chère
      S'étale sous le gaz! Il pleut, le ciel est noir,
      Et dans les flaques d'eau tremblent les réverbères
      Que tourmente le vent, un vent de désespoir.


      Dans la boue et la pluie on palpe des oranges,
      Restaurants et cafés s'emplissent dans le bruit,
      Qui songe à l'éternel, à l'histoire, à nos fanges?
      Chacun veut se gaver et rire cette nuit!

      Manger, rire, chanter, _ pourtant tout est mystère!
      Dans quel but venons-nous sur ce vieux monde, et d'où?
      Sommes-nous seuls? Pourquoi le Mal? Pourquoi la Terre?
      Pourquoi l'éternité stupide? Pourquoi tout?


      Mais non! mais non, qu'importe à la mêlée humaine?
      L'illusion nous tient!_ et nous mène à son port.
      Et Paris qui mourra faisant trêve à sa peine
      Vers les cieux éternels braille un Noël encor. 


                    Jules Laforgue
                                        1860-1887

                            ( Premiers vers) Ed. Poésie Gallimard
  
2116153180_9944d145f3.jpg

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28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 17:35

    Pour le défi 69, lilou -fredotte (www.lilou-fredotte.com) a proposé d'écrire une histoire en vers ou en prose en utilisant les éléments suivants:des personnages: un grand-père et un enfant; une  profession: clown; une période: mars 1889; des lieux: Le pont  Charles à Prague et le département du Rhône; un objet: un pendentif; un animal: un lapin.  Il faudra aussi placer la phrase" et pourtant, je t'avais prévenu(e)".

  Avec tous ces ingrédients, j'ai concocté un petit mélo dans le goût de cette fin de dix-neuvième siècle. Le voici, pour les Croqueurs de mots et les autres.


        Mars 1889: l'exposition universelle connaît une effervescence sans pareille  à Paris. De l'Europe entière , de l'Orient et de L'Occident les curieux et les artistes convergent vers ces pavillons  et constructions qui témoignent du génie industriel et du modernisme.
 Parmi les badauds, un homme âgé regarde avec une tristesse infinie une baraque de saltimbanques aux couleurs criardes . Repeinte maintes fois, rafistolée et bancale, elle n'incite pas à y pénétrer en dépit des grimaces et des pantomines d'un jeune clown dont l'accoutrement laisse à penser qu'il s'agit des seuls  horipeaux dont il se vêt jour et nuit.  Au coeur du luxe et des lumières  environnantes, sa misère fait peur et lâchement, les pas  se détournent  de lui. Pourtant il ne mendie pas, affronte avec fierté la foule qui l'ignore et il l'interpelle dans une langue étrange , aux sonorités slaves  et mélodieuses. Quelques passants s'arrêtent, hésitent puis , sans doute mus par la pitié ou la bienveillance, soulèvent la tenture et entrent . L'homme les suit en silence et s'assied , attendant le spectacle.
         Quelques acrobaties, du jonglage, un numéro de chien savant, le menu habituel, donc.
  C'est alors que se présente un enfant frêle au regard bleu coiffé d'un chapeau haut de forme trop grand pour lui . Dans ses mains diaphanes et dansantes, une baguette, celle de magicien. 
 Il commence : du chapeau, il fait sortir foulards et oeufs, un lapin blanc qui vient frotter son museau frétillant et mouillé contre le nez d'un spectateur ébahi puis un violon miniature dont il tire une mélodie à faire pleurer les pierres. Le vieil homme tressaille dès les premières notes. Non!...Ce chant!... Comment est-ce possible?
    En un instant, le passé qui le hante depuis des années s'impose avec une violence qui l'envahit  d'émotion: il se revoit sur le pont Charles à Prague, contemplant le cours tumultueux de la Vltava, amoureux à perdre la raison et tenant dans ses bras une fille blonde qui pleure et l'embrasse. Elle lui passe autour du cou une chaîne dorée, il lui donne un pendentif en forme de trèfle à quatre feuilles." Il te portera bonheur, te protègera jusqu'à ce que je revienne te chercher, ne l'enlève jamais: il est magique!". Elle avait  souri alors et il s'étaient quittés. Lui était revenu chez lui, dans le département du Rhône et avait parlé à sa famille de cet amour qui l'attendait là-bas. Il s'était heurté à son hostilité, à sa condamnation. Sa mère , pourtant aimante ne cessait de lui dire: " Et pourtant, je t'avais prévenu de ne pas frayer avec ces filles -là, elles jetent des sorts". On disait qu'il avait perdu la tête et on l'avait isolé quelques mois, abruti de drogues pour le délivrer de cette passion, oeuvre du Malin, à n'en pas douter!...
 Jamais il n'avait pu voir  couler un fleuve sans revivre la scène d'adieu du pont Charles à Prague et il portait comme un talisman, sous sa chemise, la chaîne de Judith, la musicienne. Jamais aucune femme n'avait pu la remplacer dans son coeur...
    L'enfant s'approche : il a fini ses tours et salue. Quand il s'incline, le trèfle à quatre feuilles sort de l'échancrure de sa casaque et  brille un instant devant les yeux du vieillard pour disparaître aussitôt. Leurs regards se croisent: le bleu-gris de leurs yeux est le même...
     L'homme se lève, retient l'enfant et lui demande en tchèque:
       "Quel est ton nom?
        - Jean-Mimi, mon grand-père était français et, précisant comme un titre de gloire, il s'appelait Jean!
           -   Et Mimi?
         - C' était le nom de ma mère, la fille unique de Judith.   Elles sont mortes  toutes les deux. Mais pourquoi toutes ces questions?
            - Je suis Jean , ton grand-père français. Ma maison est désormais la tienne..."
 
 Rien d'autre: l'enfant a souri, l'a suivi. Il savait depuis toujours que  le trèfle du pont Charles de Prague, gage d'amour , était aussi un gage de bonheur.

   800px-Pano.PontCharles.nord.JPG
 
   
    28 novembre2011- MdP- pour le défi 69.
   
   
 

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