Me revoici avec le printemps; j'ai enfin pu retrouver mon si beau territoire de chasse privée et je m'en suis donné à coeur joie pendant une journée heureuse.
Vous me voyez en pleine action, prêt à bondir sans peur sur la proie que j'ai débusquée: oreilles dressées, queue ( ce qui m'en reste...) dans l'exact prolongement de la colonne vertébrale retenue à l'horizontale, le corps ramassé, les muscles bandés pour un maximum d'efficacité, les yeux fixés sur la bestiole qui se sent déjà condamnée. La patte avant repliée à la "fauve", façon tigre, si vous préférez... j'ai adopté la "mâle attitude".
Je me sais observé et je me montre sous mon meilleur profil!...Quoique....A bien y regarder , il me semble maintenant que la prise de vue me fait tout rondouillard, avec un petit bedon qui frôle les herbes...Serait-ce l'effet d'un hiver trop douillet et paresseux? Mais laissons cela!!!....
Vous ne voyez que le stade ultime de ma chasse: auparavant, il a fallu que je me réadapte au chatouillis ou au piquant des plantes sur mes tendres coussinets, que je parte en reconnaissance de tous les coins susceptibles de présenter un intérêt pour un tableau de chasse honorable, tendre l'oreille aux bruissements et aux couinements venant de la terre et les identifier ...Bref, tout un travail de précision, préliminaire indispensable au grand frisson.
Le TALUS, avec sa ligne de crête, le plus dangereux de tous les sites, eut ma préférence. Il y a quelque temps, je m'y étais trouvé nez à nez avec un serpent (brrr, quel souvenir!), -je l'avais raconté sur le blog- ; mais j'ai choisi d'être brave et de chasser en première ligne, à découvert, avec une pente terrible derrière moi et la tranchée -refuge du chemin creux à plusieurs mètres. En plus, la ligne au-dessus de moi, c'est une clôture électrique! Du courage, il m'en a fallu...
Alors, à deux pas de ma proie, j'ai fait tout ce qu'il fallait: j'ai sauté d'un bond souple sur la musaraigne au nez pointu et aux yeux noirs ,..mais je l'ai manquée et elle s'est carapatée...
Deux causes possibles à cet échec.
Choix n° 1 : j'ai un coeur tendre et les doux yeux apeurés de la petite bête m'ont fait pitié, je l'ai laissé filer?
Choix n° 2 : je manque d'entraînement ?
Une petite précision: la photo remonte à mars. Dans la journée, je me suis aguerri, j'ai agi en vrai félin que je suis, mais sans témoins, hélas!
Depuis, je rêve d'y revenir pour multiplier les émotions fortes...
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