C'était en septembre dernier. Une promenade-patrimoine nous avait guidés sur la route des lavoirs de Bioussac, ce petit village charentais dont j'ai déjà montré quelques vues.
Et une surprise nous attendait: depuis un moment déjà,revêtues de leur tenues de villageoises et de leur coiffe, les lavandières ont refait les faits et gestes de leurs aïeules lors de la grande lessive.
Elles avaient sorti des armoires le vieux linge de nuit: chemises, draps immenses et lourds; le linge de corps un peu jauni. Elles avaient mis tout cela à bouillir sur le réchaud dans la grande lessiveuse avec le fameux pommeau-arroseur . L'odeur forte et âcre de la "bugée" nous a saisis. C'était prêt!
Il a fallu sorti le linge brûlant, le mettre sur les tréteaux de bois avant de prendre les pièces une à une et les laver, les battre, les rincer, les tordre à la main pour essorer, puis faire flotter un moment dans l'eau claire du lavoir.
Ce n'était pas du folklore: nombre de participant(e)s ont retrouvé des sensations d'enfance. D'autres s'y sont essayé pour renoncer vite: l'eau vive est froide et rester agenouillé, même sur un coussin dans la caisse, pour frotter le linge sur la planche puis le retirer, alourdi, c'est un dur labeur!
En revanche, c'était l'occasion de faire le tour des évènements et des potins loin des oreilles masculines.. sous le toit protecteur.
Et c'est ce qui s'est reproduit bien vite à la collation!...