Thème proposé: Les journées du patrimoine.
Celles-ci ont permis de faire découvrir aux visiteurs nombreux sur les quais de la Charente les pêcheries d'anguilles appelées ici : Les Essacs. Elles étaient des dizaines autrefois sur le cours du fleuve mais bien peu subsistent.
Celles de Saint-Simeux, situées sur la rive droite de la Charente sont remarquables, autant par leur site magnifique que par leur état de conservation.
Heureusement, elles ont été sauvées par des amoureux du patrimoine de la petite commune de Saint- Simeux: nettoyées, remises à neuf, matériel entretenu, digues renforcées, etc...
Je cite Paul Frémont , président de l'association "Les essacs de Saint-Simeux" qui, depuis 2005 oeuvre avec son équipe pour préserver, restaurer et réhabiliter ces installations millénaires :
Ces essacs étaient la propriété des agriculteurs, des habitants du coin qui s'en servaient pour pêcher des anguilles qu'ils revendaient ensuite. On en a trouvé trace dans les archives dès le XIV éme siècle. C'était un bon commerce, notamment l'hiver, quand les anguilles d'avalaison étaient là, prêtes à repartir dans la mer des Sargasses. Il s'en prenaient des centaines de kilos.
La révision des droits de pêche ces dernières années a découragé les gens d'entretenir les lieux et les essacs sont tombés à l'abandon. En effet, la pêche aux "essacs" est désormais interdite étant donné que les anguilles, en forte diminution depuis un quart de siècle sont devenues une espèce protégée.
On accède aux essacs par bateaux," les plates" , pour comprendre leur fonctionnement . Les pêcheries sont construites en gros blocs de pierre de taille et forment des sortes de goulot. Les parties immergées, de conception ingénieuse, permettent de faire coulisser la" pelle" en bois dont l'extrémité inférieure taillée s'enfonce dans une cavité aménagée dans le "radier". On tend des filets dans le courant pour piéger les anguilles lorsqu'elles repartent pour se reproduire vers la mer des Sargasses au large de la Floride où elles sont nées.
Pendant trois ans, entraînées vers nos côtes et les estuaires par le Gulf-Stream, les jeunes anguilles ont remonté le cours de la Charente. Pendant dix à quinze ans elles y grandissent jusqu' au moment de la migration.