« Comment réussir un bon petit couscous » selon Fellag et son compère Bruno Ricci est un spectacle où l'humour permet de parler de tout sans avoir l'air d'y toucher. Sa conception en est relativement ancienne puisqu'elle remonte à 2003 ,mais quand on est provincial, il faut savoir attendre...Sa pérennité semblait un gage de grande réussite scénique et le public en attendait beaucoup: le théâtre affichait complet et les applaudissements assez nourris au final ont témoigné d'une certaine satisfaction. Pas d'enthousiasme pourtant et des rires parfois un peu rares, un peu décalés ou pas très francs. C'est que le sujet en est grave: l'intégration et sous couvert d'une improbable conférence, on est amené à réfléchir aux multiples ramifications du problème. Des moments hilarants pourtant quand, abordant la question des effets de la diminution de la couche d'ozone, le comédien en « costume d'opérette », propose sa solution « scientifiquement » opérationnelle de la protection des dermes délicats ou lorsqu'il reprend les clichés les plus éculés et tenaces pour les tourner en anecdotes farcesques. Sur fond de pantomime ou de refrains ancrés dans la mémoire collective, il bouscule les idées reçues, le racisme et la xénophobie et pousse à réagir autrement face à l'Autre, quel qu'il soit. On pourrait reprocher une vision un peu trop angélique de ce dernier mais c'est bon de croire en l'Homme!... Le texte et le jeu se complètent bien pour toucher par le biais du rire durant une bonne heure close par des pas de danse pleins d'espoir de rencontres futures autour d'un bon couscous dont on connait désormais l'histoire, les innombrables variantes et la saveur inégalable.