Pour ce jeudi en poésie bis, Lilou fredotte (www.lilou-fredotte.com) a proposé le thème Harmonie.
Pour accompagner la lecture, cet adagio de Max Bruch que je trouve en parfaite harmonie avec la musicalité du texte:
Un poème de Baudelaire, Harmonie du soir, extrait des Fleurs du Mal, dans le cycle dédié à Madame Sabatier dans la partie Spleen et Idéal . Il l'a composé en 1857, à la fin de leur liaison.
Harmonie du soir
Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir;
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir;
Valse mélancolique et douloureux vertige!
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige;
Valse mélancolique et douloureux vertige!
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige,
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir!
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir;
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
Du passé lumineux recueille tout vestige!
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir!
Charles Baudelaire
(Les Fleurs du Mal- XLVII- éd 1861)
( Claude Debussy écrira une mélodie pour ce poème)