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  • : Plaisirs de la vie, de l'esprit, moments forts ou joies simples qui donnent du prix à l'instant ou qui se gravent dans le temps.
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3 novembre 2011 4 03 /11 /novembre /2011 08:00

radio-40.jpg             
 Poésie et radio :
Merveilleuse union de la technique et de l'ineffable, preuve du génie humain à contourner ce qui semblait être un destin ,
Poème empreint de musique et de mélancolie  franchissant les mers et les continents par la voie des ondes,
Poème- radio porteur improbable d' un rêve de liberté devenu réalité.
Poème et radio sans lesquels toute une génération n'aurait jamais vu le jour:
 Merci à vous .

          
  Les sanglots longs
Des violons
     De l'automne
Blessent mon coeur 
D'une langueur
    Monotone.

  Tout suffocant
  Et blême quand
      Sonne l'heure,
  Je me souviens
  Des jours anciens
      Et je pleure
 
  Et je m'en vais
  Au vent mauvais
     Qui m'emporte
 Deçà, delà,
 Pareil à la
        Feuille morte

PAUL VERLAINE
(Poèmes Saturniens)

 

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27 octobre 2011 4 27 /10 /octobre /2011 17:00

 Chanson de toile du XXIème siècle

 La toile l'a accueilli
 Lui, Fil de soie,
 Le tendre  chat de Mimi.
 De ses histoires , il a tissé
 Mille et une merveilles                                8 -09- 2011 002          
 De la gent féline et
 Aventures sans pareilles.

 Vite, par réseau, des amis sont venus
 Et sa solitude a oublié.
 Des museaux roses, ou tachetés
 Des moustaches longues ou frisées
 Langues roses et mouillées
 De léchouilles ou caresses
 Virtuelles l'ont aussi effleuré.

 Par mers et océans , par le web,
 En toute quiétude il a navigué,
 Mais peu d'escales l'ont retenu.
 Au bout de ses voyages,
 Toujours au creux des bras
 Sur les genoux ou dans le cou
 Il revient se nicher , tout doux.

 Sur l'écran  éclairé défilent
 Les images du monde,
 Les mots  et les créations
 Sans nombre, le savoir et les arts.
 Ses sept  vies, il les abreuve
 A ces sources jamais taries
 Et sur la page, pour vous, il écrit.

 La toile a accueilli,
 ô merveille, tant d'amis!
 et même, Fil de soie ,
 le tendre chat de MImi.
 

 Dans ses rets, depuis elle les tient
 Et de s' enfuir, nul n'a cure.
 Bien trop belle  est l'aventure...

         Mimi des Plaisirs.
 
 Ce texte  écrit sans rimes ni prétention est un défi relevé pour Jeudis en poésie sur le thème Les médias (presse écrite, radio, télévision, internet) proposé  par Enriqueta.


 
 
 

        
 
 
 


 
 
 

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18 octobre 2011 2 18 /10 /octobre /2011 19:28

" Hier, j'étais trop lasse pour me lancer dans un tel défi et les jours d'avant, oh, là laà, pas une minute à moi! alors , aujourd'hui, pour vous délasser et me faire pardonner, je vais vous raconter une histoire vraie, celle  de Léon, dit Le Lacet ...
- Pourquoi " dit Le Lacet?"
- Attendez, ne soyez pas pressé, vous allez savoir tout à l'heure!..
Donc, Le Lacet s'est arrêté au bord de la petite route, la C 43.
 -???....
 -Mais si, vous savez, celle qui serpente en lacets jusqu'au col de la Grolle, dans le massif de Patte Folle, au nord du département, celle qui verglace chaque hiver et transforme les semelles en palettes à skier!!!...
C'est là exactement, sur la C43 à l'embranchement de la C 59,  au gros chêne que l'histoire s'amorce. On est en  décembre justement et  Le Léon commence à se lasser du voyage: il n'aurait jamais dû s'attarder à la foire, la nuit ne va pas tarder à tomber. La pente est raide et il commence à trouver le temps long:  sa petite Ligier, déjà très poussive, renâcle maintenant quand il passe les vitesses. Il pense , à juste titre, que le moteur chauffe et qu'il serait bon de s'arrêter un moment et puis que ça lui permettra de se dégourdir un peu les pieds trop serrés dans ses grosses chaussures de montagne, de se soulager...bref, pour abréger, de se délasser.
 chaussures-lacets.jpg
 Il s'arrête , comme il se doit, et dos à la chaussée, il se plonge dans la contemplation de la vallée enneigée, scintillante sous le pâle soleil couchant...Une pierre accueillante reçoit son postérieur : Léon est un peu las, c'est vrai, de cette vie solitaire et il médite à sa manière sur le moyen de la peupler. Il a une idée:" Je vais faire comme si j'étais blessé!" . Vite, il délace ses lacets, ôte une chaussure, et se prépare à claudiquer à l'approche d'un être humain. Il prévoit tout: les gestes angoissés, les feux de détresse, le corps un peu désarticulé..." On sera bien forcé de s'arrêter et de s'intéresser à moi", se dit-il avec une certaine jubilation, sûr de son stratagème. Des minutes passent, vides: rien, pas une silhouette, pas même des oreilles d' animal trompé par l'immobilité du bonhomme... Dépité et de guerre lasse, il se résoud  à repartir, seul, une fois encore vers son trop connu et morne quotidien.  Son esprit , lassé  de tant d'attente vaine, erre sur les chemins noirs du désespoir. Il trébuche, pris de vertige devant le néant de son avenir et s'affale sur la neige durcie, cogne contre une roche qui affleure....Il croit s'évanouir de douleur...Il ne peut plus bouger et le sang s'écoule  en abondance.
  La neige tombe maintenant sur lui, il ne la sent pas. Il ne sent plus rien. Il va mourir sur ces hauteurs...Il s'abandonne sous le doux manteau qui le couvre maintenant.
  Soudain bizarrement, à travers le tissu lacéré du pantalon, il croit sentir -mais il rêve, ce n'est pas possible!...-, des doigts qui l'effleurent avec un soin , une délicatesse infinie alors qu'une  lumière vive transperce ses paupières closes. "Je suis arrivé au paradis, je navigue dans l'au-delà" se répète-t-il avec délectation .  Le Léon avait des notions assez précises de l'Eden!...Il est heureux comme il ne l'a jamais été!
 "Et dire que ça va durer toute l'éternité!... Après tout, je l'ai bien mérité!" récite-t-il comme une prière magique en prenant son pied.
 
  En fait, il ne se trompait pas tant que cela: La Léone était entrée dans sa vie et l'enlaçait. Il était sauvé.
 
 Quand Elle l'a trouvé, il avait  de grosses chaussures entièrement  délacées. Il avait simplement marché sur son lacet!
 Depuis, Léon dit Le Lacet  porte en bracelet son lascif lacet porte-bonheur.

Voyez-vous, il n'est pas si grave de marcher parfois à l'aveuglette sans se lasser et sans lacets lacés: le mauvais sort finit par se lasser...

 L'histoire  est finie... Il est maintenant temps d'aller croquer autre chose que des mots!
  
         Mimi des Plaisirs (18-10-2011)
 
 Avant de partir:... Sauriez-vous dire combien il a fallu lacer de lacets avant la happy-end des deux enlacés?


 

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25 juillet 2011 1 25 /07 /juillet /2011 16:14

  (Je n'ai pas résisté à la tentation de m'essayer encore à déjouer les pièges du défi lancé par Julien: écrire une histoire sans "E"...)
DONC......

    Un Scoop pour vous, garanti vrai! :
 
   " Un disparu à Milan"
 
 A 10 P.M, la Diva lançait  doux arias à La Scala .  Pris par sa voix, au rang trois, Marco Napolitano, saoûl d'amour, tout à son plaisir, s'appliquait à applaudir  avant la fin du canto. Au grand dam du public, il cria aussi "bravo, bravissimo!" mais jamais quand il aurait fallu...
 Alors Marco fut sorti du rang trois par huit mafiosi, manu militari...quand Maria chantait La Traviata.
 Sur un trottoir gras, il cria" Maria" puis hurla son nom "Maria, Maria" mais Maria la diva n'ouit pas son amant. Croyant à l'abandon, à la trahison, il tomba à 11 P.M, abattu par son amour fou, dans la nuit, à Milan.
     latraviata1-g.jpg
 
 ...  Pour un roman, il faudrait au moins savoir si Maria chanta pour sa mort ou si Maria  a ri!...mais là-dessus, motus!...

         MdP (25-07-2011)

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25 juillet 2011 1 25 /07 /juillet /2011 08:00

 Le défi: A la manière de Georges Perec vous devrez écrire un court texte d'au moins 50 mots en oubliant la lettre "E".
 
 Voici mon premier texte en hommage à tous ceux qui s'y sont lancés!
         
        A L' ASSAUT DU BANNI.

  Juju  a dit:
   "Au cinq d'alpha, tu n'auras plus droit!...
   - Pourquoi ça ?
   - Il a disparu du  discours français pour ton pari du lundi, Mimi!
   - Donc, à l' assaut du banni! Soyons fous!"
5080170528_57b3f3b526.jpg
 
 
  Alors nous nous armons,  bataillon vaillant, pour subir combats à mort. Nous saisissons stylos ou crayons; dans un soupir, nous lançons maints mots pour discourir sans raison.
   Sus à l'intrus!
 
  Sur du bristol brillant, par l'imagination, nous poursuivons trois fois trois mots-dragons arrogants, griffus, crachant , dix fois dix mots ravissants ou charmants. Nous luttons mots à mots. Jusqu'à six millions...(au moins! ) sous nos coups abattus !!! Pugilats  harassants, sans pardon!...
   Puis, fourbus mais gagnants, nous brandissons nos productions au jury  vigilant!!!

  " Parti, disparu, vaincu par vos soins ?" dira Juju.
    - Sûr! plus aucun!" dirons-nous dans un  gai cri.
    Hourra! hourra! hourra!!!"

    Spadassins du lundi, nous aurons plaisants butins  issus du dico pour travail accompli: ris, souris , bravos...Doux  instants" croquants!"...
  
                                                                                   Mdp (25-7-2011)

 

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21 juillet 2011 4 21 /07 /juillet /2011 19:52

 Voici une petite délurée, provocante  à ravir sous ses airs de jeune fille sage. Elle avait conquis le coeur du jeune Victor... dont c'est aujourd'hui la fête. En hommage donc à  Hugo, le poète inspiré  dont l'esprit est grand et la chair ardente, et pour répondre au défi  insolite de Julien ...
                                                                                                   
  Elle était déchaussée, elle était décoiffée,
  Assise, les pieds nus , parmi les joncs penchants;
  Moi qui passais par là, je crus voir une fée,
  Et je lui dis: Veux-tu t'en venir dans les champs?     

                                                                                                         Renoir
  Elle me regarda de ce regard suprême
  Qui reste à la beauté quand nous en triomphons,
  Et je lui dis: Veux-tu, c'est le mois où l'on aime,
  Veux-tu nous en aller sous les arbres profonds?

  Elle essuya ses pieds à l'herbe de la rive;
  Elle me regarda pour la seconde fois,
  Et la belle folâtre alors devint pensive.
  Oh! comme les oiseaux chantaient au fond des bois!

  Comme l'eau caressait doucement le rivage!        
  Je vis venir à moi, dans les grands roseaux verts,
  La belle fille heureuse, effarée et sauvage,
  Ses cheveux dans ses yeux, et riant au travers. 

               LES  CONTEMPLATIONS.           
 
  
                                     


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27 juin 2011 1 27 /06 /juin /2011 15:15

 Un point de départ breton donné par m'annette pour le défi du lundi:
   "Assises sur le pas de la porte, Françoise questionne Marie: Alors, ce week-end à Paris? ça s'est bien passé?"
  
    Marie:
Oh!!!...si tu savais!...j' suis si contente d'être de retour au pays! C'était... je sais pas comment dire, c'était...j'trouve pas les mots...J'suis encore toute ébaubie.
  (Elle se tait, les yeux perdus dans les vagues qui se brisent doucement à ses pieds car la maison a  aussi les pieds dans l'eau)

     Françoise:
(après un silence respectueux mais avec une certaine impatience, bien légitime)
 Explique-toi, j'voudrais qu'tu me dises quand-même qu'y s'est passé là-bas! Tu l'as vu  le Paris?

     Marie:
Oui, figure-toi , j'l'ai vu le Paris, mais c'est pas beau à voir,  j'te jure! que des couloirs à n'en plus finir, des escaliers qui collent aux souliers à cause des chewingues-gommes qu'on a crachés, et puis des gens partout quitt'bousculent sans dire pardon avec un air à t'avaler toute crue.
   J'manquais d'air et j'ai manqué tomber en catarepsie (j'tejure!...) tant que j'étouffais et tant que ça puait là-dedans, le pas propre. Et c'était noir, que de l'électricité partout... à 100000volts!
J'étais morte si j'avais pas trouvé un brave type qui m'a prise et m'a emmenée jusqu'à sa bouche!

     Françoise:
Non!...tu t'es laissée faire? TOI !!!
  
    Marie:
Qu'est-ce que tu voulais que j'fasse d'autre dans ma situation? Et j'étais bien contente, ça j'peux le dire!!! Y savait y faire, y m'a mise en confiance, et hop, embarquée la Marie pour le début  de l'aventure, de la vraie, de la grande aventure! On est sortis ensemble et là, j'ai été ébaubie, comme j'ai dit d't'a l'heure par ce qui m'arrivait et alors y m'a laissée toute seule, plantée là sur le trottoir...

   (Elle se tait , pinçant les lèvres et le regard fixant ses pieds mouillés maintenant car la marée est montée pendant cette conversation...)
  
    Françoise, (avec des yeux exorbités par l'incrédulité et l'indignation)
 Ces Parisiens, y  zont vraiment pas d'éducation... Tu pleurais, la Marie?
  
   Marie:
   Non, j'ai ma dignité! Je faisais semblant de sourire...
J'savais plus quoi faire à côté de sa bouche. La Muette, que j'y ai lu!!!!!...Avec ça j'étais bien avancée!... J'devais avoir l'air fine,  car un gars s'est approché, de belle mine et y m'a dit:
" Qu'est-ce tu fais-là la Marie?"
  J'en revenais pas! c'était l'Fernand, tu sais, le cousin germain de la femme de l'auberge des Flots jolis, celui qui a marié une parisienne! Y m'avait reconnue tout de suite , y m'a dit!...


   Françoise:
Y t'avais trouvé jolie!pour sûr, à la noce!!!!!... j'm'en rappelle!... et alors?...
 
  Marie:
Alors, j'en avais assez vu de Paris et j'lui  ai dit de me remettre sur les rails, ceux qui vont en Bretagne. J'lui ai donné une p'tite pièce pour sa peine et il la fait et me revoilà, bien aise...

   Françoise (avec un grand soupir)
 Y a pas à dire, mais ya un Bon Dieu quand-même!...

   Silence plein de rêves et d'envies...auprès des vagues qui se brisent.
 
  
     

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16 juin 2011 4 16 /06 /juin /2011 14:27

  Salut à toutes et à tous mes aminautes!

Me revoici après une bonne semaine d'absence sur le blog, escapade oblige!...
 Des découvertes, des rencontres, des paysages en veux-tu , en voilà, tel fut le quotidien de ces journées. Je tâcherai de vous en faire partager au travers de petits articles.

  Pour l'heure, c'est la proposition de Nounedeb qui m'attire ici: "Que peuvent se dire un détective écossais et une jeune bigoudène?"
  Je fais appel pour ce faire à Jean Tardieu  à qui je confie le rôle de rapporteur de l'entrevue. On peut imaginer qu'il  a retranscrit fidèlement  ce qui s'est dit à propos d'une sombre affaire de disparition sur laquelle enquêtent un écossais avare de paroles et une native du coin pas bavarde......
                          3258539004_f65e38d8c7.jpg            Voici les deux protagonistes, bien figurés...                         2498164382_0e2c0ab45c.jpg
  
              La Môme néant
                                  (Voix de marionnette, voix de fausset, aiguë, nasillarde, cassante, caquetante, édentée.)
 
       Quoi qu'a dit?
     -A dit rin.
  
      Quoi qu'a fait?
     -A fait rin.

 

      A quoi qu'a pense?
     -A pense à rin.                               

     Pourquoi qu'a dit rin?
     Pourquoi qu'a fait rin?

     Pourquoi qu'a pense à rin?
     - A'xiste pas.

                   Jean Tardieu (1903-1995)
                                (Monsieur Monsieur, 1951, Le Fleuve caché. )
   

 

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9 juin 2011 4 09 /06 /juin /2011 17:15

 Pour le défi de Noudeneb de cette semaine, des balles  contre la faim et le froid...  

              L'enfant de la balle

    Il est seul, à un coin de rue. Il attend.
    Dans ses poches, des balles blanches
    Comme le gel qui lui brûle la peau
    Dans ses manches, des balles rouges
    Comme le sang qui frappe ses tempes.
    Personne ne vient...

    L'oeil hagard, seul, il tremble
    Dans son habit d'arlequin trop mince.

    Un groupe là-bas s'avance.
    Vite, il sort une balle , deux balles, les lance
    Dans un ovale parfait, elles tournent .
    Vite, une autre!... Une autre encore...
    Ils s'arrêtent.
    Sourire, toujours sourire,
    Ne pas perdre de vue, aller vite, plus vite.
    Encore une, vite, une autre
    Sinon c'est perdu!
 jongleur.jpg
    Sur l'horizon gris du mur, maintenant                                      
    C'est un arc-en-ciel en sept balles.
    Ses mains brûlent, ses yeux pleurent
    Mais il offre le bal des sphères
    Et le rêve de l'infini
    Du cercle aux passants ébahis.

                   Pas une balle n'échappe à la spirale infernale.
                   Alors, l'artiste rit...
                   Ce soir, il dormira dans un lit.

                                                  MdP

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30 mai 2011 1 30 /05 /mai /2011 17:33

   Rappel: les consignes de Fanfan pour ce défi N° 56, à savoir un début  d'histoire policière imposé, et l'obligation de répondre dans le texte  aux questions:
     1- Pourquoi la porte du frigo est-elle ouverte? 2- Pourquoi y a-t-il une chaussure à l'intérieur? 3-Pourquoi le grand-père est-il couché dans l'entrée?4-Que fait le parapluie dans le lit conjugal?5- Où est passée la grand-mère? 6-Pourquoi la bouteille est-elle vide?-7-où sont passées les casseroles?8-Qui adit que c'était impossible? -9 pourquoi lundi, -10-Que fait le chat chez les voisins?



       Voici ma petite nouvelle:

Un soir d'orage, où le bruit du tonnerre se mêlait à un plastiquage, près de la maison de Dumé, une silhouette  informe s'arrêta pour reprendre souffle et attendit un moment sous la marquise  des K. , nos voisins.
    Jean et  moi étions cachés derrière les rideaux et nous respirions à peine , certains que le fuyard était l'auteur de l'attentat dont nous avions entendu la détonation quelques instants auparavant. Soudain, il disparut comme happé par la nuit qui était brusquement tombée : les éclairs  maintenant zébraient le ciel , éclairant de façon fantômatique la rue devenue déserte.. . La pluie redoublait de violence, nous empêchant de sortir. Un cri effrayant venu des entrailles nous fit sursauter: Jean hurlait: "Là, là..." Puis il tomba lentement sur lui-même. Une ombre aux pupilles dilatées s'approchait en émettant des bruits comme des sanglots mêlés à des martèlements métalliques, comme des casseroles entrechoquées... Une créature de cauchemar, en armes de combat. Aussi mort que vif, je restai pétrifié. Je la sentis  frôler mes jambes nues puis elle y enfonça des ongles acérés. D'instinct, je bondis, et oubliant ma frousse de la nuit, de l'orage et du type qui rôdait, je courus à l'extérieur, la bête toujours sur mes talons et hurlant comme un chat en rut jusqu'à ce que je m'engouffre dans l'entrée des K. dont la porte était béante.  Je dérapai sur le sol  rendu glissant par l'eau de pluie et je fis une sorte de vol plané. L'atterrissage fut largement amorti par un corps couché à même le carrelage, un corps ronflant en soufflet de forge. C'était le vieux K., le" grand-père". C'était son surnom, mais de petit-enfant, il n'en avait point...Bref, je le reconnus à son odeur caractéristique de malpropre, mais là c'était étrange, il sentait autre chose, un truc qui piquait le nez et me fit éternuer.  Le pâle reflet des réverbères de la rue l'éclairait, grosse masse un peu visqueuse. Mais que faisait-il dans l'entrée, à cette heure-ci?.. le trousseau de clés dans une main, en pyjama ...et seul! Où était passée la "grand-mère", celle qui lui servait un peu à tout et ne le quittait pas d'une semelle?.
 
   Mon sang ne fit qu'un tour! une histoire pas claire du tout s'était déroulée à deux pas de chez nous et nous n'avions rien vu!...Je me sentis investi d'une mission: résoudre cette énigme. 
La "Bête" avait disparu, j'avais dû la semer, j'étais soulagé et mon esprit bouillonnait d'impatience à commencer l'enquête.
    D'abord, un impératif, VOIR!
   Je tâtonnais dans le noir jusqu'à trouver l'interrupteur: pas de veine, tout avait disjoncté!
   Le vieillard sifflait maintenant "La Madelon" entrecoupée de hoquets écoeurants. Il fallait sortir d'ici au plus vite et je me dirigeai vers la cuisine située au bout du couloir car  je savais pouvoir y trouver des bougies ou à défaut au moins un briquet ou des allumettes. En avançant, je heurtai une bouteille qui roula avec un bruit de vide: une partie du mystère était élucidée, le vieux s'était enivré,  tout simplement! Pas de quoi fouetter un chat! j'étais déçu!...J'aurais voulu du plus croustillant.
  Dans la cuisine, une bougie allumée était fichée dans une bouteille vide éclairant une scène  hallucinante: la grand-mère, assise à la table, hébétée, fixant de son oeil borgne  le frigo à la porte grande ouverte. Vide lui aussi! Vidé plus exactement , vu le nombre de cadavres de  bouteilles et de canettes jonchant le sol devant, de nourriture sortant de paquets éventrés sauvagement, de fruits piétinés...L'odeur épouvantable ne venait pas de ces immondices, c'était cette fois encore, une odeur bizarre mais qui avait des airs de connu: la puanteur d'une chaussure mille fois portée!!!!! Effectivement, elle s'étalait sur une clayette, délacée , béante, arrogante! A la lueur vacillante de mon bougeoir sommaire que je tenais d'une main tremblante de fièvre et d'excitation, je vis dépasser un bout de papier  sur lequel en lettres rouge- tomate on avait écrit:
  " Lundi, première vengeance" et c'était signé d'une empreinte de patte de chat dégoulinante de sauce.
    Je sortis en trombe de la pièce, m'engouffrant dans la porte entrebaîllée à ma gauche: une scène dont j'aurais pu rire si je n'avais été aussi terrifié, m'attendait:  un type était installé au milieu du lit conjugal  du vieux couple, en vainqueur,  comme sur un trône. Autour de lui, les casseroles  de cuivre de la grand-mère, étincelantes comme des trophées. Il brandissait un  parapluie de l'ancien temps à la pointe d'acier à la manière d'une épée  dans ma direction et me tenait sous la fascination de son regard vert vipérin. Je reconnus immédiatement la silhouette de la rue qui m'avait intrigué. Mais comment pouvait-il être à la fois hors de la maison des K et dans leur lit???
    Je ne pipais mot, soutenant courageusement  l'assaut de ses yeux, m'attendant au pire quand soudain, il éclata d'un rire suraigu à glacer le sang.  "C'est moi , le Chat! tu me connais, le chat du voisin!, je suis allé te chercher chez toi tout à l'heure pour que tu sois le témoin de ma victoire! Tu seras ma seconde vengeance!" éructait-il comme s'il broyait les mots à la moulinette. Qu'allait-il m'infliger à mon tour? Je me taisais et je le sentais s'énerver...et je perdais pied, et j'allais tomber...  Alors je lui ai dit: " Mais c'est impossible!"  
    C'étaient  les mots de trop. J'étais perdu.

    Quand je rouvris les yeux, une équipe de soins s'affairait autour de moi et un chat, celui des K., me regardait d'un air entendu et satisfait.
                      
                                                                              MdP.
 
 
   
    

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